jeudi 13 septembre 2018

La voiture électrique vecteur d'accélération de la transition énergétique si ...


Le véhicule 100 % électrique (VE) se décline aujourd’hui dans tous les modes de transports: voitures, bus, camions, trains, bateaux, bicyclettes, trottinettes, rollers et même avions.  Les réseaux de bus électriques sont essentiellement urbains, et l’on voit se développer des véhicules de livraison dits « du dernier kilomètre » autorisant l’accès en centre-ville à des VE utilitaires, comme le Colibus, car silencieux et non polluants .

A ce jour, dans le monde circule un million de voitures électriques; la France, dans le trio de tête européen avec la Norvège et l'Allemagne, avec ses quelques dizaines de milliers de véhicules affiche une progression régulière , le nombre d'immatriculations doublant environ tous les deux ans. C'est très insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics tant  par la loi de 2015 que par la COP 21.
Depuis la création de ce blog je n'ai de cesse de rappeler que "Non la voiture électrique et la mobilité électrique ne sont pas des gadgets pour "les autres", elles sont un des atouts de "notre" transition énergétique" . 
Hélas ! nombre de constructeurs automobiles n'ont pas cru au "changement de paradigme de la bagnole" plutôt que de questionner leur entêtement absurde; pour tenter de se dédouaner ils préfèrent asséner des contrevérités, dénigrer le VE et, à grand renfort de campagnes publicitaires et de pseudo-bonus écologiques (1), prétendre "électrifier leur gamme de véhicules" inaccessibles aux bourses modestes, en proposant, avec la complicité de l'Etat, des véhicules hautement énergivores en hydrocarbures pour effectuer 600 à 700 km d'autoroute mais labellisés hybrides grâce aux malheureux 10 à 20 kWh de la batterie embarquée. (2)

Pourquoi uniquement le 100% électrique ?
Contrairement aux véhicules  utilisant des moteurs thermiques, la voiture 100% électrique peut contribuer doublement à la réussite de la transition énergétique: 
  • en favorisant la décarbonation des transports en tant que véhicule,  
  • mais également comme moyen de stockage et de redistribution des énergies renouvelables et notamment photovoltaïque. 

Le véhicule voiture électrique vecteur efficace de la décarbonation des transports : 

Merci à Acti-VE
Le VE économise quatre fois plus l’énergie embarquée qu'un véhicule thermique: 90% en étant restituée à la roue contre seulement 20 à 25% pour les thermiques.

Zéro émission de CO²et de GES: Absence  de gaz résiduels de la combustion de carburant et beaucoup moins d’émissions de particules car le freinage  est essentiellement assuré grâce au frein moteur régénérant par la même occasion de l'électricité . 

Entretien moins onéreux: Suppression de la carburation, exit les huiles et les vidanges , de boite de vitesses, d’embrayage, de courroie de transmission. Le moteur électrique est quasiment increvable.

Aide au sevrage des hydrocarbures vs la propagande des lobbies pétroliers : à l' usage, très rapidement, l' électro-mobiliste constate avec grand intérêt qu'il n'a plus besoin de passer à la pompe pour satisfaire à la grande majorité de ses déplacements quotidiens. Le VE s'impose en premier véhicule alors qu'il était initialement acquis en second véhicule. 

Confort de conduite et sécurité routière: la tenue de route et les accélérations surprenantes contribuent à accroître la sécurité tout comme le fait que le moteur électrique ne cale pas; silence dans l'habitacle, démarrage en côte simplifié et les aides à la conduite  participent au remarquable confort de conduite.

Son usage s’adapte idéalement aux nouvelles formes de mobilité : Son faible coût d'entretien et de fonctionnement optimise le co-voiturage tandis que sa simplicité d'utilisation se prête parfaitement à l'auto partage. 


La voiture électrique vecteur de stockage et de redistribution des énergies renouvelables et notamment de l'électricité photovoltaïque. 

Sources d'énergie du véhicule ( garanties 8 à 10 ans ) les batteries sont reconditionnées pour une deuxième vie dans des unités de stockage d'électricité éolienne ou photovoltaïque avant d'être recyclées à 98% par une filière industrielle en cours de structuration. 
Tout d'abord il convient de repréciser leur différents modes de recharge : 
  • La recharge rapide indispensable à l’itinérance (3), puisqu'elle permet en quelques minutes de récupérer les centaines de kilomètres pour effectuer de longs trajets. Délivrant aujourd'hui entre  40 à 50 kW ces bornes délivreront demain de 150 à 400 kW pour accompagner l'augmentation de capacité des batteries.
  • La recharge accélérée occasionnelle sur des bornes délivrant généralement 22 kW qui permet de compléter la charge du véhicule pendant un stationnement n'excédant pas 2 h. 
  • La recharge normale qui s'effectue à 3 kW au domicile dans 95 % des cas sur une prise de 230 v ou à 7 kW à l'aide d'une prise dédiée. Elle peut donc se réaliser quand la voiture est à l'arrêt au garage ou en stationnement prolongé sur des emplacements aménagés appelés ombrières photovoltaïques.

Contribution au stockage et à la redistribution de l'électricité photovoltaïque ou "verte":
En équipant de points de charge (4), des "ombrières" alimentées par des panneaux photovoltaïques, à domicile, sur les parkings d'entreprise  mais également  les aires de co-voiturage , de rabattement ou les parkings de gares multimodales la batterie de la voiture devient un vecteur de stockage et de redistribution de l'électricité photovoltaïque.

Exemple: Dans ces conditions un emplacement de parking couvert par 25 m² de panneaux va générer environ 10 kwh par jour en moyenne soit 2 fois la quantité d'énergie nécessaire pour faire les 33 km pendulaires quotidiens. 
De retour au domicile la  batterie peut réinjecter sur le réseau les 5 à 10 kWh utiles pour amortir la consommation de crête et compléter sa charge durant les heures creuses de la nuit.
Par cette double fonction de stockage et de restitution ( Vehicule to GRID ou V2GRID ) elle contribue ainsi au maillage des réseaux intelligents ( SMARTGRIDS ) en cours de développement. 
Au contraire du véhicule thermique, dopé aux hydrocarbures, qui transfère le carbone fossile dans l’atmosphère, le véhicule électrique, quatre fois plus sobre en énergie, aide au stockage et à la redistribution de l'électricité produite à partir des ENR. C'est déjà d'ailleurs le cas avec les nombreuses bornes que les syndicats d'énergie et compagnies électriques alimentent avec de l'électricité verte , essentiellement d'origine hydroélectrique.    

L'électromobiliste "coopér-acteur" de la transition énergétique :

Décréter un cadre et des orientations pour la transition énergétique ne suffit pas, elle doit se traduire concrètement par des actes au quotidien !  
Dès lors qu'il participe à ce cercle vertueux avec son véhicule électrique l'électromobiliste est un maillon de la chaîne pour réussir la transition énergétique. 
Il contribue en effet dans ses déplacements à satisfaire de nombreux points du cahier des charges dont deux essentiels : 
  • réduire sa consommation d’énergie par un facteur 4 
  • suppression des émissions de CO² et gaz à effet de serre. 
C'est pourquoi, utilisateurs de véhicules 100% électriques, nous revendiquons et demandons à être reconnus pour notre implication d'acteur dans cette coopération planétaire, nous sommes des coopér-acteurs de la transition énergétique.

Des pistes de réflexion pour des propositions concrètes de production électrique :


Voir sur le sujet de l'autoconsommation la vidéo les intéressantes communications lors de l'Université d'été d'Enerplan en particulier l'intervention du "Pape occitan du photovoltaïque" M.André Joffre . 



La démarche d'autoconsommation :
Partant de l'hypothèse -à afiner- que chaque véhicule 100% électrique utilise par jour entre 6 et 10 kWh soit en moyenne 8 kWh par jour  soit 3.000 kWh par an , il lui suffit, à raison des 1000 h annuelles d’ensoleillement statistiquement admises, d'une production de 3 kWc. C'est à dire avec les panneaux photovoltaïques actuels  une surface de 24 m². 
Problème si la voiture n'est pas stationnée pendant la production celle-ci est renvoyée sur le réseau ou doit être stockée dans une batterie à demeure, solutions proposées par Tesla et Nissan.

L'autoconsommation collective :
Même hypothèse que ci-dessus mais chaque électromobiliste se "raccorde" localement avec d'autres producteurs photovoltaïques pour "mutualiser" partie ou toute la production. Se pose alors le problème de la "restitution" soit à partir d'un point de stockage collectif soit par retour depuis le réseau dans des conditions à négocier.

La démarche coopérative :
Un collectif d'électromobilistes à constituer négocie avec un ou des fournisseurs d'électricité l'achat-restitution d'électricité auto-produite. Ce qui pourrait se traduire par : J'ai installé chez moi (ou financé l'installation ailleurs de) "mes" 24 m² de panneaux qui ont alimenté le réseau, j'ai donc acquis un droit à consommer les 3.000 kWh que je pourrais retirer dans tous les points de charge alimentés par le fournisseur. 
Sur ce sujet voir l'intiative de Sunchain (5)   

La nécessité d'un engagement citoyen collectif pour une mobilité décarbonée accessible à tous : Comme les syndicats d'énergie qui en se groupant ont pu imposer l'alimentation des bornes par de l'électricité verte, à leurs côtés, regroupés et organisés les électromobilistes peuvent prétendre peser sur les choix et orientations politiques tant au plan local, régional et national et faire des propositions pour faire avancer la mobilité électrique et lever les freins qui entravent son développement : prix des véhicules, offre de remplacement de batteries,  infrastructure de recharge et fourniture électrique, assurances ... mais également de partager des initiatives autour des nouvelles formes de mobilités : co-voiturage, autopartage, 
C'est dans ce sens que nous initions la création de La Coopér@ctive association qui a pour but de définir les contours d'une future coopérative citoyenne; et si la démarche vous intéresse nous vous invitons à nous rejoindre afin d'explorer les solutions envisageables et les partager... à suivre.  
Jean-Claude LE MAIRE 
   
(1) Europe : pression des constructeurs pour freiner la « marche forcée » vers la voiture électrique
(2) En France, en raison d'une fiscalité avantageuse, Porsche estime écouler entre 60 à 70% de Cayenne neufs équipés d'une motorisation hybride.
(3) L' électromobilité, composante décarbonée de l'Ecomobilité en Région Occitanie.
(4) Aide au financement de l'installation de points de recharge privés Programme Advenir
(5) Demain sera-t-il possible de recharger son véhicule électrique à partir de toute borne inscrite dans la Sunchain en utilisant sa propre électricité ?

Aucun commentaire: