mardi 30 août 2022

# 1° - Pour une transformation énergétique socialement équitable, une nécessaire mobilisation citoyenne sur les territoires ...

        Lors de sa dernière assemblée générale, la Fédération FAUVE a missionné "La Coopér@ctiVE" afin, sous forme de label, d'explorer et mettre en exergue la convergence d'intérêts citoyens qui existe entre mobilité électrique et production photovoltaïque .
    Au cours de cette série d'articles, en nous appuyant sur les acquis incontestables tant de l'électromobilité que de l'électricité photovoltaïque, nous vous proposerons d'en explorer les tenants et les aboutissants.      

1° Communautés d'énergie renouvelable : la clef de la révolution énergétique


    La Coopéractive label des CER de FFAUVE
Dans un monde confronté à une urgence climatique, la nécessité d’opérer, au niveau européen, une transition énergétique vers un système sans combustibles fossiles n’a jamais été aussi pressante. À travers le monde, certaines communautés sont déjà victimes des impacts du changement climatique. L’Europe, en tant que berceau de la révolution industrielle et comptant parmi les régions les plus riches du monde, se doit de prendre la tête du combat qui permettra d’enrayer le réchauffement climatique. 


Une transformation énergétique socialement équitable nécessite de placer le contrôle des énergies renouvelables entre les mains des communautés et des citoyens – c’est-à-dire se réapproprier le pouvoir détenu par le secteur des combustibles fossiles, qui n’a cessé de bloquer les actions menaçant ses intérêts financiers, au détriment des populations et de la planète. 

Dans toute l’Europe, le débat autour de la révolution énergétique s’intensifie. 

    Les citoyens, les communautés, les villes et les collectivités locales sont à l’avant-garde de la transition énergétique européenne : de plus en plus, ceux-ci contrôlent et produisent leur propre énergie renouvelable, et encouragent une transition énergétique vers des modèles plus équitables, démocratiques et décentralisés. En effet, les premières éoliennes ont vu le jour grâce à des citoyens qui se sont réunis sous la forme de coopératives (ou « communautés d’énergie renouvelable »). 
    Dans toute l’Europe, des citoyens et des communautés mettent actuellement en œuvre leurs propres projets d’énergie renouvelable et systèmes de stockage d’énergie, et prennent des initiatives en matière d’isolation des bâtiments et des habitations. Cette énergie a la capacité d’accélérer la transformation énergétique et de la rendre plus équitable, tout en comportant une plus-value sociale. 

Le mouvement pour une énergie issue des communautés d’énergie renouvelable a récemment reçu un coup de pouce : la législation européenne donne dorénavant le droit aux communautés et aux individus de produire, stocker, consommer, partager et/ou revendre leur propre énergie. 

    Tous les États membres de l’UE sont concernés. En Europe, la production d’énergie issue des communautés d’énergie renouvelable a un potentiel considérable. Une récente étude révèle en effet que la moitié des citoyens européens – y compris les communautés locales, les écoles et les hôpitaux – pourraient produire leur propre électricité renouvelable d’ici 2050, couvrant ainsi 45 % de la demande en énergie. 
    Ainsi, conformément aux nouveaux droits accordés aux communautés et aux citoyens en matière d’énergie, ce potentiel doit être pleinement exploité en vue de mettre l’Europe sur le chemin de la transformation énergétique nécessaire.


Communauté d'énergie renouvelable
LOI n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat

Le code de l'énergie est ainsi modifié :
1° Après l'article L. 211-3-1, sont insérés des articles L. 211-3-2 et L. 211-3-3 ainsi rédigés :
« Art. L. 211-3-2.-Peut être considérée comme une communauté d'énergie renouvelable une entité juridique autonome qui :
« 1° Repose sur une participation ouverte et volontaire ;
« 2° Est effectivement contrôlée par des actionnaires ou des membres se trouvant à proximité des projets d'énergie renouvelable auxquels elle a souscrit et qu'elle a élaborés. Ses actionnaires ou ses membres sont des personnes physiques, des petites et moyennes entreprises, des collectivités territoriales ou leurs groupements ;
« 3° A pour objectif premier de fournir des avantages environnementaux, économiques ou sociaux à ses actionnaires ou à ses membres ou aux territoires locaux où elle exerce ses activités, plutôt que de rechercher le profit.
« Une communauté d'énergie renouvelable est autorisée à :
« a) Produire, consommer, stocker et vendre de l'énergie renouvelable, y compris par des contrats d'achat d'électricité renouvelable ;
« b) Partager, au sein de la communauté, l'énergie renouvelable produite par les unités de production détenues par ladite communauté ;
« c) Accéder à tous les marchés de l'énergie pertinents, directement ou par l'intermédiaire d'un agrégateur.
« Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités d'application du présent article.

lundi 29 août 2022

# 2° : La voiture électrique vecteur d'accélération de la transition énergétique si ...

 Le véhicule 100 % électrique (VE) se décline aujourd’hui dans tous les modes de transports: voitures, bus, camions, trains, bateaux, bicyclettes, trottinettes, rollers et même avions.  Les réseaux de bus électriques sont essentiellement urbains, et l’on voit se développer des véhicules de livraison dits « du dernier kilomètre » autorisant l’accès en centre-ville à des VE utilitaires, comme le Colibus, car silencieux et non polluants .

A ce jour, dans le monde circulent 10 millions de voitures électriques; la France, dans le trio de tête européen avec la Norvège et l'Allemagne, avec ses quelques dizaines de milliers de véhicules affichent une progression régulière , le nombre d'immatriculations doublant environ tous les deux ans. 

C'est très insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics tant  par la loi de 2015 que par la COP 21.

Depuis la création de ce blog je n'ai de cesse de rappeler que 👉"Non la voiture électrique et la mobilité électrique ne sont pas des gadgets pour "les autres", elles sont un des atouts de "notre" transition énergétique"👈 
Hélas ! nombre de constructeurs automobiles n'ont pas cru au "changement de paradigme de la bagnole" plutôt que de questionner leur entêtement absurde; pour tenter de se dédouaner ils préfèrent asséner des contrevérités, dénigrer le VE et, à grand renfort de campagnes publicitaires et de pseudo-bonus écologiques (1), prétendre "électrifier leur gamme de véhicules" inaccessibles aux bourses modestes, en proposant, avec la complicité de l'Etat, des véhicules hautement énergivores en hydrocarbures pour effectuer 600 à 700 km d'autoroute mais labellisés hybrides grâce aux malheureux 10 à 20 kWh de la batterie embarquée. (2)

Pourquoi uniquement le 100% électrique ?
Contrairement aux véhicules  utilisant des moteurs thermiques, la voiture 100% électrique peut contribuer doublement à la réussite de la transition énergétique: 
  • en favorisant la décarbonation des transports en tant que véhicule,  
  • mais également comme moyen de stockage et de redistribution des énergies renouvelables et notamment photovoltaïque. 

Le véhicule voiture électrique vecteur efficace de la décarbonation des transports : 


Merci à Acti-VE
Le VE économise quatre fois plus l’énergie embarquée qu'un véhicule thermique90% en étant restituée à la roue contre seulement 20 à 25% pour les thermiques. Un moteur électrique a 50 pièces en mouvement contre 250 pour un moteur thermique !

Zéro émission de CO²et de GES: Absence  de gaz résiduels de la combustion de carburant et beaucoup moins d’émissions de particules car le freinage  est essentiellement assuré grâce au frein moteur régénérant par la même occasion de l'électricité . 

Entretien moins onéreux: Suppression de la carburation, exit les huiles et les vidanges , de boite de vitesses, d’embrayage, de courroie de transmission. Le moteur électrique est quasiment increvable.

Aide au sevrage des hydrocarbures vs la propagande des lobbies pétroliers : à l' usage, très rapidement, l' électro-mobiliste constate avec grand intérêt qu'il n'a plus besoin de passer à la pompe pour satisfaire à la grande majorité de ses déplacements quotidiens. Le VE s'impose en premier véhicule alors qu'il était initialement acquis en second véhicule. 

Confort de conduite et sécurité routière: la tenue de route et les accélérations surprenantes contribuent à accroître la sécurité tout comme le fait que le moteur électrique ne cale pas; silence dans l'habitacle, démarrage en côte simplifié et les aides à la conduite  participent au remarquable confort de conduite.

Son usage s’adapte idéalement aux nouvelles formes de mobilité : Son faible coût d'entretien et de fonctionnement optimise le co-voiturage tandis que sa simplicité d'utilisation se prête parfaitement à l'auto partage. 

Un bilan carbone du Conseil International pour des transports propres (ICCT) qui confirme que la voiture électrique permet d’économiser en Europe entre 66 et 69% de rejets de CO2 par rapport à une voiture thermique conventionnelle. 

La voiture électrique vecteur de stockage et de redistribution des énergies renouvelables et notamment de l'électricité photovoltaïque. 

Sources d'énergie du véhicule ( garanties 8 à 10 ans ) les batteries sont reconditionnées pour une deuxième vie dans des unités de stockage d'électricité éolienne ou photovoltaïque avant d'être recyclées à 98% par une filière industrielle en cours de structuration. 

Tout d'abord il convient de repréciser leur différents modes de recharge
  • La recharge rapide indispensable à l’itinérance (3), puisqu'elle permet en quelques minutes de récupérer les centaines de kilomètres pour effectuer de longs trajets. Délivrant aujourd'hui entre  40 à 50 kW ces bornes délivreront demain de 150 à 400 kW pour accompagner l'augmentation de capacité des batteries. Les superchargeurs délivrant des puissance de charge de 75 à 350 kW ont maintenant fait leur apparition à proximité ou sur les aires d'autoroutes offrant (à des coûts proches des hydrocarbures ) la possibilité d'une recharge le temps d'une "pause café". 
  • La recharge accélérée occasionnelle sur des bornes délivrant généralement 22 kW qui permet de compléter la charge du véhicule pendant un stationnement n'excédant pas 2 h. 
  • La recharge normale qui s'effectue à 3 kW au domicile dans 95 % des cas sur une prise de 230 v ou à 7 kW à l'aide d'une prise dédiée. Elle peut donc se réaliser quand la voiture est à l'arrêt au garage ou en stationnement prolongé sur des emplacements aménagés appelés ombrières photovoltaïques.
  • La recharge intelligente, économique et sobre pourrait utilement compléter le tableau (5)

Contribution au stockage et à la redistribution de l'électricité photovoltaïque ou "verte":

En équipant de points de charge (4), des "ombrières" alimentées par des panneaux photovoltaïques, à domicile, sur les parkings d'entreprise  mais également  les aires de co-voiturage , de rabattement ou les parkings de gares multimodales la batterie de la voiture devient un vecteur de stockage et de redistribution de l'électricité photovoltaïque.

Exemple: Dans ces conditions un emplacement de parking couvert par 25 m² de panneaux va générer environ 15 kwh par jour en moyenne soit 3 fois la quantité d'énergie nécessaire pour faire les 33 km pendulaires quotidiens. 
De retour au domicile la  batterie peut réinjecter sur le réseau les 5 à 10 kWh utiles pour amortir la consommation de crête et compléter ensuite sa charge durant les heures creuses de la nuit.
Par cette double fonction de stockage et de restitution ( Vehicule to GRID ou V2GRID ) elle contribue ainsi au maillage des réseaux intelligents ( SMARTGRIDS ) en cours de développement. 

Au contraire du véhicule thermique, dopé aux hydrocarbures, qui transfère le carbone fossile dans l’atmosphère, le véhicule électrique, quatre fois plus sobre en énergie, aide au stockage et à la redistribution de l'électricité produite à partir des ENR. C'est déjà d'ailleurs le cas avec les nombreuses bornes que les syndicats d'énergie et compagnies électriques alimentent avec de l'électricité verte , essentiellement d'origine hydroélectrique.    

L'écran ci-dessous résume les 12 mois d'utilisation, de Juin 2021 à Mai 2022, de ma NISSAN Leaf 62 kWh.
















13000 km parcourus avec une autonomie moyenne de 372 km à raison d'une consommation de 20 kWh / 100 km.
Au total 2523 kWh de consommés dont 591 kWh de régénération ( soit 23,42 % ) restitués par le frein moteur



jeudi 25 août 2022

# 3° Electromobilité et autoconsommation photovoltaïque ...une vertueuse convergence

Quelques rappels de notions utiles : 

Par ces temps, où les incitations à booster le recours aux énergies renouvelables ouvrent un boulevard aux margoulins en tous genres pour profiter de la naïveté du public et de la complicité de démarcheurs sans scrupules offrant d'alléchantes solutions de financement à des installations mirobolantes, il nous parait nécessaire de faire un rapide détour par quelques notions de base. 
Si notre astre du jour nous gratifie annuellement de 1000 milliards de gigawatts-heures - soit # 10.000 fois une consommation énergétique mondiale annuelle qui correspond, elle, à l'énergie fournie par 3/4 heure d'ensoleillement - la récupération de ce potentiel énergétique passe par des contraintes liées aux technologies disponibles. 
La puissance du rayonnement solaire reçu varie également en fonction de notre latitude, de la saison, de l'heure (voir Site de l'UE


Exemple 

Persuadé de l'intérêt que pouvait représenter le recours à l'installation de panneaux photovoltaïques j'ai rejoint le collectif d'électromobilistes toulousains qui avaient constitué un groupement d'achat pour l'acquisition de leurs VE ( tarif obtenu 100 €/mois pour une Leaf 24 kW entrée de gamme ) ; dans le même esprit l'action collective du groupe m'a permis la réalisation d'une installation de 12 panneaux pour une puissance de 4,92 kWc. En superposition sur la face sud du toit ils n'ont pas les conditions optimales de production mais atteignent 4,5 kW en maximum. 
Dès les premiers mois de fonctionnement j'ai pu vérifier la qualité de l'installation, la fiabilité du matériel et l'exactitude des estimations envisagées lors de la commande. Par contre c'est également très vite confirmé le déphasage important existant entre les périodes de forte production (en bleu sur le graphe ) et d'importante consommation ( en bistre sur le graphe ). 
La possibilité de brancher mon VE dans la journée pour recharger la batterie s'est avérée comme une façon très efficace de stocker l'électricité produite par mes panneaux et d'optimiser ainsi, en partie, l'autoconsommation de ma production grâce à cette vertueuse convergence. 



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NDLR : N'est-il pas incongru d'entendre claironner  " c'est la fin de l'abondance alors que notre "bonne" étoile nous délivre chaque année 8.000 fois la consommation énergétique mondiale annuelle ! A raison de # 20% captés par les panneaux photovoltaïques actuels c'est tout de même 1.600 fois les besoins mondiaux. Le soleil fournit quelques 12.500.000.000.000 zW chaque année, une quantité colossale, naturelle et totalement disponible... (zW : zeptowatt soit 10^21 W ).

 



jeudi 18 août 2022

# 4° Bilan des douze premiers mois de cette vertueuse convergence

 Des débuts encourageants mais ... peut mieux faire !

Voici les chiffres bruts pour la première année de fonctionnement du photovoltaïque de juin 2021 à mai 2022. A gauche ceux fournis par le système de contrôle de mon installation PV; à droite les indicateurs de consommation estimés par l’application My Equilibre d’EDF . 

Comme évoqué précédemment, le déphasage entre production et consommation  se confirme nettement avec une autoconsommation de 2,9 MWh pour une production de 6,8 KWh  soit 42,6 %  ce qui signifie que 57,4 % de ma production est réinjectée dans le réseau pour un rachat à  0,10  € le kWh et mon indépendance énergétique s'est limitée à 22,5 %. 




Au travers de ces différents schémas on voit bien se dessiner les limites de l’intérêt de l’autoconsommation individuelle . 
Compte tenu de ces déphasages importants a-t-on vraiment intérêt à investir dans une installation PV ?
Pour répondre à cette question il est utile de chiffrer les apports en terme d'économies réalisées au regard de l'investissement de départ. Cette installation de 4,92 kWc réalisée en 2021 avec COURANT NATUREL dans le cadre d'un groupement d'achat pour un montant de 7.330 € ( 8.880 € - 1.550 € de prime ) à produit 6.800 kWh dont j'ai autoconsommé 2.900 MWh m'économisant 465 € sur ma facture EDF auxquels il faut ajouter les 390 € de revente des 3900 kWh d'excédent de production.
Cette valorisation des importation, production, consommation et auto conso est faite sur les valeurs unitaires de 0,16 € / kWh , et 0,10 € / kWh pour le rachat. 
Notons au passage que si j'avais pu autoconsommer toute ma production soit 53% de ma consommation je n’aurais importé « que » 968 €. 
On peut donc déjà constater que les 855 € de rapport annuel  permettent d’amortir mon installation de 7.330 € en moins de 10 ans. 
Ce qui est tout de même plus intéressant qu’un placement en livret épargne … mais  … on voit également apparaitre une évaluation d’économies en carburant ? 
Car outre l’impact sur ma consommation électrique il convient de prendre en compte que pour les 13.000 km parcourus  à 20 kWh/100km,  soit 473 €, au lieu d’au minimum 1400 € en thermique c'est un millier d’€  d'économies supplémentaires et donc au total 1786 € bienvenues pour mon budget. Des résultats très encourageants qui laissent augurer une durée d'amortissement bien meilleure. 
Pour répondre à la question initiale oui, je crois qu’il est intéressant d’envisager l’installation photovoltaïque.

jeudi 11 août 2022

# 5° Comment aller plus loin dans l'autoconsommation de la production photovoltaïque.

Autoproduction, autoconsommation au niveau individuel, comme nous l’avons vu il est nécessaire de trouver des solutions afin de réduire le déphasage production-consommation. 

Plusieurs pistes sont à notre disposition : 

Programmation et pilotage des consommations : évidemment la plus simple à mettre en œuvre, mais pas forcément la plus facile, car elle consiste à programmer manuellement les opérations des appareils "gourmands" en énergie (lessives, vaisselle, chauffage de l'eau sanitaire ...) pendant les périodes de production  PV . On peut aussi utiliser un programmateur mécanique sur prise ou des prises connectées pilotables à distance . Des solutions de pilotage et de monitoring commencent à être disponibles sur le marché mais à des prix plutôt réservés à des utilisations professionnelles. 

Stockage sur batterie : Là également des systèmes de stockage sur batterie sont proposés mais à des prix au kWh  de : 100 à 300 € pour une batterie au plomb jusqu'à 800 à 1 000 €  pour une batterie lithium-ion qui grèvent considérablement l'amortissement de l'installation. 

Si individuellement ce n’est pas accessible à tout le monde, le stockage dans la batterie du véhicule électrique permet d’optimiser l’autoconsommation individuelle, et avec l’apparition de la recharge bidirectionnelle de nouvelles et intéressantes perspectives d'avenir se font jour

Stockage Virtuel : L’électricité produite par les panneaux solaires, non consommée, peut-être stockée sur un compte personnel en ligne où elle est récupérable jour et nuit. Un stockage virtuel, illimité dans le temps et en capacité, pour autoconsommer son énergie solaire à 100% service proposé par Monabee ( vidéo ci-dessous) et Urban Solar Energy .

Cette solution sur le principe est très intéressante mais assez onéreuse dans son fonctionnement car outre les "coûts" du stockage et de l'utilisation du réseau (TURPE) l'électricité que l'on a produit est soumise, compte tenu des taxes appliquées, à une "ponction" qui fait que sur 3 kWh produits et stockés 1 seul peut-être "consommé" les 2 autres étant considérés comme "décharge". 

On retrouve là l'intervention des lobbies qui depuis des décennies entravent le développement de l'autoconsommation; la nouvelle Présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) Mme Emmanuelle WARGON s'étant déclarée favorable au développement de l'autoconsommation il sera important que nous, citoyens, l'encouragions à en faire progresser l'intérêt pour les consommateurs et l'accélération de la transition énergétique

L'autoconsommation collective : 

Coopérer sur les territoires s’avère nécessaire pour repousser les limites de l’autoconsommation individuelle afin de trouver des solutions pour réduire le déphasage production-consommation.

Le législateur a ouvert aux citoyens la possibilité  de se regrouper au sein d’une entité juridique (association, coopérative…) créée à cet effet et, afin de s’assurer du caractère de proximité sur le réseau électrique, les points de soutirage et d’injection doivent être situés dans un rayon de 1 km ou 10 km pour l’Autoconsommation Collective étendue qui va elle concerner les milieux à habitat peu dense rural et de montagne. 


Ce schéma illustre le principe de l’autoconsommation collective, bien sur connectée au réseau afin de compenser les déficits d’autoproduction.  Surlignés en bleu les autoproducteurs qui consomment en partie leur production et surlignés uniquement en vert  les adhérents au service d’autoconsommation. La répartition de la consommation se fait à partir de clefs de répartition établies par le collectif. Outre l’alimentation des foyers, commerces, bâtiments publics y sont raccordés éclairage public et bornes de recharge. A noter que l’installation communale est équipée d’une unité de stockage  peut-être des  batterie de VE en 2° vie comme au stade de l'Ajax d'Amsterdam ? .

Nous verrons dans un prochain article comment cette démarche mutualisée, avec le recours à la  SUNCHAIN qui assure une authentification de la production d’électricité photovoltaïque et fournit une clé de répartition dynamique entre autoproducteurs et autoconsommateurs du territoire, peut faciliter le partage et la mutualisation  dans des « grappes » de production regroupées dans des Communautés d’Energie Renouvelable proposées par la Coopér@ctiVE.  


mercredi 3 août 2022

# 6° Les apports de l'expérimentation MOBELSOL et de la SUNCHAIN.

L’innovation majeure est constituée par l’expérimentation de la Sunchain en cours en Occitanie dans le projet MOBELSOL avec le concours de la Région Occitanie l’ADEME, d’ENEDIS et du SDE 66. Le projet MOBELSOL vise à maximiser le phasage entre production solaire et consommation d’électricité en incluant dans le périmètre de consommation la recharge de véhicules électriques distants du lieu de production. Une initiative phare de la Transition écologique coordonnée par le Bureau d’Etudes Tecsol dont vous reprenons ci-dessous la présentation publiée sur leur blog. 

Tecsol et sa spin-off Sunchain, spécialisée en solutions informatiques appliquées à la gestion de l’énergie, sont à l’initiative du projet MOBELSOL qui vise à dégager les complémentarités entre le photovoltaïque et l’électromobilité. Ce projet est développé en partenariat avec le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité ENEDIS et le SYDEEL 66 (Syndicat Départemental d’Energie et d’Electricité du pays Catalan, propriétaire de bornes publiques REVEO sur son territoire, et actif dans le projet au nom du groupement REVEO) Il est soutenu par l’ADEME et la Région Occitanie-Pyrénées Méditerranée via son programme d’innovation READYNOV. L’objet du projet MOBELSOL est de favoriser la consommation d’énergie photovoltaïque produite localement à travers une opération d’autoconsommation collective ou la recharge de véhicule électrique. Les bornes de recharge dites « intelligentes » seront pilotées pour inciter économiquement les « électromobilistes » à recharger leur véhicule au moment opportun.

L’usage du solaire en itinérance grâce au réseau

Avec MOBELSOL, il s’agit de faire appel à une large palette d’installations de production photovoltaïques, allant de l’ombrière photovoltaïque abritant les voitures sur un parking, aux panneaux photovoltaïques sur le toit de la maison à relative proximité. Ceci introduit l’idée d’un usage du solaire en « itinérance », démarche dans laquelle tout acteur (particuliers, administrations, entreprises) pourrait s’inscrire, dans un premier temps dans un périmètre d’un kilomètre de rayon, en accord avec le cadre réglementaire de l’autoconsommation collective. Il est utile de rappeler qu’une installation de 3 kWc sur la toiture d’une maison, avec une production annuelle de 2 800 kWh, permet à un véhicule électrique urbain d’effectuer entre 12 000 et 17 000 km par an. Selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA), 30% des émissions de CO2 provient de la circulation des voitures individuelles et près de 63 % de nos déplacements quotidiens s’effectuent aujourd’hui en voiture, y compris pour des déplacements de quelques kilomètres. Dans 75 % des cas, ces trajets se font avec un seul passager à bord. C’est donc sur la problématique des trajets domicile-travail que le projet MOBELSOL va se concentrer le plus.

Exploration de la solution blockchain en contrôle du processus

Il est donc souhaitable et possible d’associer solaire et électromobilité en maximisant la part solaire de la recharge des véhicules électriques grâce à différentes productions photovoltaïques disponibles en quasi-temps réel dans une logique de circuit court. Ce nouveau schéma de fonctionnement sera possible grâce au numérique, via la certification de l’origine géographique des électrons solaires disponibles par la solution informatique la plus pertinente.

Quatre cas d’usage

Concrètement, le projet MOBELSOL est axé sur les cas d’usage suivants, qui ont pour vocation de déceler de nouvelles opportunités offertes par le partage d’énergie solaire locale et notamment pour la recharge de véhicules électriques :

  1. Effectuer des choix de priorisation de consommation ou d’attribution de production entre les participants de l’opération d’autoconsommation collective;
  2. Participer à deux opérations d’autoconsommation collective simultanément ;
  3. Explorer des nouveaux modèles d’affaires de partage d’énergie, notamment les opportunités offertes par la mobilité électrique , envisageables avec les futures communautés d’énergie
  4. Pilotage de la recharge des véhicules électriques afin de maximiser le recours au solaire (cas d’usage transversal aux trois premiers)

Les hypothèses et les résultats du projet seront régulièrement confrontés aux besoins et exigences exprimés au sein d’un « club d’utilisateurs » constitué d’acteurs d’horizons variés. Des démonstrateurs sont prévus autour des plus volontaires. 

Devant l’intérêt suscité par l’idée MOBELSOL au-delà des frontières occitanes, Tecsol travaille à différentes extensions du concept, qui permettent de varier les paramètres et cas d’application « testés » (recours à d’autres énergies renouvelables que le solaire, à des bornes privées vs publiques…) et d’étudier l’impact qu’aurait un échange de données sur de longues distances.  

« Production d’électricité photovoltaïque et mobilité électrique sont deux axes importants de la transition énergétique. Des synergies existent entre eux : il faut les exploiter » conclut André Joffre, fondateur du bureau d’études Tecsol. Et Jean Maury, président du SYDEEL66 de conclure : "SOLAIRE et BORNES DE RECHARGE : les énergies renouvelables favorisent la mobilité durable et la transition écologique.»

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NDLR : Cette SUNCHAIN assure une authentification de la production d’électricité photovoltaïque. Elle facilitera le partage et la mutualisation  dans des « grappes » de production regroupées dans des Communautés d’énergie renouvelable par le recours à une clé de répartition dynamique entre auto- producteurs et autoconsommateurs du territoire de la Coopér@ctiVE.  

lundi 1 août 2022

# 7° - Préfiguration des avantages environnementaux, économiques ou sociaux des objectifs

Préfiguration des avantages environnementaux, économiques ou sociaux des objectifs fournis par la CER à ses membres ou aux territoires locaux où elle exerce ses activités.

Au #1 nous rappelions qu' " Une transformation énergétique socialement équitable nécessite de placer le contrôle des énergies renouvelables entre les mains des communautés et des citoyens – c’est-à-dire se réapproprier le pouvoir détenu par le secteur des combustibles fossiles, qui n’a cessé de bloquer les actions menaçant ses intérêts financiers, au détriment des populations et de la planète. "

Les disposition introduites par la loi relative aux Communautés d'Energie Renouvelable ouvrent un champ d'initiatives et de coopération sur les territoires pouvant associer des personnes physiques, des petites et moyennes entreprises, des collectivités territoriales ou leurs groupements avec pour objectifs premiers fournir des avantages environnementaux , économiques ou sociaux à ses actionnaires ou à ses membres ou aux territoires locaux où elle exerce ses activités, plutôt que de rechercher le profit.
« Une communauté d'énergie renouvelable est autorisée à :
« a) Produire, consommer, stocker et vendre de l'énergie renouvelable, y compris par des contrats d'achat d'électricité renouvelable ;
« b) Partager, au sein de la communauté, l'énergie renouvelable produite par les unités de production détenues par ladite communauté ;
« c) Accéder à tous les marchés de l'énergie pertinents, directement ou par l'intermédiaire d'un agrégateur.

Au vu des arguments, interrogations et constats évoqués dans les 6 précédents articles nous esquissons  une préfiguration des avantages tels que suggérés par le texte examinés du point de vue des apports du photovoltaïque et de la mobilité électrique initiées par La Coopér@ctiVE.





















































































NDLR : Certains lecteurs seront étonnés de voir la référence faite à des "groupements d'achat"; elle  s'appuie sur une pratique qui a permis par son efficacité de contribuer à obtenir des tarifs avantageux auprès de fournisseurs tant pour les équipements photovoltaïques que pour l'acquisition de véhicules électriques.

# 8° Quelle organisation, quelle structuration et quelles initiatives proposées ?

Réussir ensemble la transformation énergétique en développant la convergence entre production photovoltaïque et électromobilité : 

L'actualité de cet été  2022 confirme l'impérieuse nécessité pour nous, citoyens, nos communautés, nos collectivités et administrations (et donc également l'Etat) de coopérer activement sur nos territoires pour nous approprier le contrôle des énergies renouvelables afin d'optimiser notre potentiel d'autonomie énergétique. Au diable les primes et financements encourageant la dépendance, place aux investissement assurant et pérennisant une transformation durable ; confer le  proverbe de Confucius : « Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson » 

    Au vu des convulsions cyclothymiques générées par les détenteurs des ressources fossiles de notre planète il y a urgence à accélérer la transformation énergétique indispensable pour vaincre notre assuétude aux hydrocarbures et substituts toxiques. Nous libérer de ces dépendances néfastes implique de quitter notre passivité de consommateurs, manipulés par le marketing, pour empoigner les outils de la transition énergétique sur nos territoires.  

    L'offre nouvelle apportée par les Communautés d'Energie Renouvelable(CER) peut y libérer et développer des potentiels pour 👉nous offrir des avantages environnementaux, économiques ou sociaux 👈plutôt que de rechercher le profit. C'est à cette "aventure" que vous invite la Fédération FAUVE  avec le label "La Coopér@ctiVE" . 

La porte d'entrée est ouverte aux électromobilistes qui souhaitent s'équiper en photovoltaïque, aux possesseurs d'installations photovoltaïques qui souhaitent passer au 100% électrique, mais également à tous ceux qui souhaitent contribuer à l'accélération de la transition énergétique sur nos territoires. 

Quelle organisation, structuration et suggestions envisager pour : 

      • Produire, consommer, stocker et vendre de l'énergie renouvelable, y compris par des contrats d'achat d'électricité renouvelable. 
      • Partager, au sein de la communauté, l'énergie renouvelable produite par les unités de production détenues par ladite communauté. 
      • Accéder à tous les marchés de l'énergie pertinents, directement ou par l'intermédiaire d'un agrégateur.
  • Produire : Nous avons fait le choix de la production photovoltaïque car elle est la seule partout disponible abondamment et accessible sur le territoire pour le citoyen qui a les moyens de financer une installation.

    • La production annuelle est proportionnelle à la puissance "crête" de l'installation exprimée en kWc multiplié par la durée annuelle de l'ensoleillement moyen compris pour la France entre 900 h à Dunkerque et 1460 h à Perpignan. Elle est bien évidemment très liée à la météo et aux saisons.
    • La production peut se faire pour la revente à son propre compte ou dans le cadre d'un projet collectif. Elle peut aussi être autoconsommée en partie avec revente de l'excédent.
    • Les limites de la production individuelle peuvent être dépassées par la production collective qui en mutualisant la production, en fonction de clés de répartition entre les membres, permet d'optimiser la consommation locale et de diminuer l'empreinte écologique. 
    • Afin de faciliter l'engagement progressif des citoyens dans la démarche, La Coopér@ctiVE propose la constitution de "GRAPPES" locales - faisant fonction de Personne Morale Organisatrice (PMO) - associant "au fil de l'eau"  les participants dans la limite des 3 MWc de puissance installée. 
    • Plusieurs grappes pourront rejoindre ou constituer la CER la plus pertinente au regard des contraintes de l'autoconsommation collective et optimiser le développement de la production. 
    • Le suivi et la gestion de la production, outre les index fournis par ENEDIS et les opérateurs du secteur, seront facilités par le recours à la SUNCHAIN proposée par TECSOL. 
    • La coopération territoriale locale proposera l'agrégateur idoine partageant les objectifs du collectif.  

  • Consommer : 

    • Nous avons fait le constat que l'autoconsommation de la production individuelle est limitée compte tenu du déphasage important entre production et consommation. Toutefois dans la pratique des usages domestiques tant l'alimentation d'une piscine et de ses équipements que la recharge de véhicules électriques, par exemple,  optimisent l'autoconsommation individuelle, car en phase avec la période de plus forte production.
    • Lorsque l'autoconsommation de la production se fait à titre collectif la règlementation distingue deux cadres différents suivant le contexte géographique. 
      • L'opération d'autoconsommation est collective lorsque la fourniture d'électricité est effectuée entre un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs finals liés entre eux au sein d'une personne morale et dont les points de soutirage et d'injection sont situés dans un rayon d'un km ( soit 2 km entre les deux plus éloignés)
      • En tenant compte notamment de l'isolement du lieu du projet, du caractère dispersé de son habitat et de sa faible densité de population, l'opération d'autoconsommation collective, par arrêté ministériel, peut-être qualifiée d'autoconsommation collective étendue et le rayon est alors porté à 10 km ( soit 20 km entre les participants les plus éloignés ).
    • Le recours à la SUNCHAIN simplifie la gestion et le partage de la production pour tous les participants, grâce à une clé de répartition dynamique et personnalisable.
    • Expérimentée par Mobelsol l'autoconsommation déportée qui consiste à "récupérer" l'électricité produite par mon installation sur un point de recharge dédié ( parking de l'entreprise, aire de covoiturage...) .  Une réponse pertinente pour l'électromobiliste actif qui utilise son véhicule pour rejoindre son entreprise et peut ainsi y "stocker" la production de son installation.  

  •   Stocker : Nous avons vu dans les articles précédents les solutions aujourd'hui disponibles. Il nous semble urgent de faire progresser sur nos territoires les solutions de stockage absolument complémentaires et nécessaires à l'autoconsommation.  

    • V2H : La France est à la traine pour le V2X (comparé aux USA, Japon, GB...). Le programme Flexitanie (V2G), piloté par EDF explore les apports du stockage sur les batteries de VE pour l'écrêtage des pics de consommation sur le réseau.  
    • Une société canadienne DCBEL arrive sur le marché français pour proposer, enfin, une solution V2H. Le recours à cette technique optimise le circuit court et l'autoconsommation , la batterie du VE servant à alimenter la maison hors période de production PV ou en cas de panne sur le réseau.   
    • Batterie virtuelle : Le recours à la SUNCHAIN, comptabilisant les électrons photovoltaïques produits et non consommés par nos installations, permet d'envisager de créditer un "compte" chez un agrégateur qui ferait office de "batterie virtuelle". Le partage de ces électrons avec cet agrégateur, membre de la CER La Coopér@ctiVE, s'assimile à un troc, à charge pour lui de nous les restituer quand nous en avons besoin sur la base d'une convention de restitution valorisant leur utilisation en "heures creuses" .   

  • Vendre : L'objectif premier étant l'autoconsommation, la vente s'appliquera à l'électricité non consommée par les collectifs. 
    •  La vente est déléguée à l'agrégateur. 
    • Le produit de ces ventes sera affecté à minima au fonctionnement et  essentiellement au soutien et au financement du développement des actions concourant à activer la transition énergétique sur le territoire de la CER.
      • La CER aura recours à des groupements d'achats pour faciliter l'acquisition des équipements contribuant à réduire notre empreinte écologique ( Installation PV, véhicules 100% électrique, pompes à chaleur ...) .