mardi 30 août 2022

# 1° - Pour une transformation énergétique socialement équitable, une nécessaire mobilisation citoyenne sur les territoires ...

        Lors de sa dernière assemblée générale, la Fédération FAUVE a missionné "La Coopér@ctiVE" afin, sous forme de label, d'explorer et mettre en exergue la convergence d'intérêts citoyens qui existe entre mobilité électrique et production photovoltaïque .
    Au cours de cette série d'articles, en nous appuyant sur les acquis incontestables tant de l'électromobilité que de l'électricité photovoltaïque, nous vous proposerons d'en explorer les tenants et les aboutissants.      

1° Communautés d'énergie renouvelable : la clef de la révolution énergétique


    La Coopéractive label des CER de FFAUVE
Dans un monde confronté à une urgence climatique, la nécessité d’opérer, au niveau européen, une transition énergétique vers un système sans combustibles fossiles n’a jamais été aussi pressante. À travers le monde, certaines communautés sont déjà victimes des impacts du changement climatique. L’Europe, en tant que berceau de la révolution industrielle et comptant parmi les régions les plus riches du monde, se doit de prendre la tête du combat qui permettra d’enrayer le réchauffement climatique. 


Une transformation énergétique socialement équitable nécessite de placer le contrôle des énergies renouvelables entre les mains des communautés et des citoyens – c’est-à-dire se réapproprier le pouvoir détenu par le secteur des combustibles fossiles, qui n’a cessé de bloquer les actions menaçant ses intérêts financiers, au détriment des populations et de la planète. 

Dans toute l’Europe, le débat autour de la révolution énergétique s’intensifie. 

    Les citoyens, les communautés, les villes et les collectivités locales sont à l’avant-garde de la transition énergétique européenne : de plus en plus, ceux-ci contrôlent et produisent leur propre énergie renouvelable, et encouragent une transition énergétique vers des modèles plus équitables, démocratiques et décentralisés. En effet, les premières éoliennes ont vu le jour grâce à des citoyens qui se sont réunis sous la forme de coopératives (ou « communautés d’énergie renouvelable »). 
    Dans toute l’Europe, des citoyens et des communautés mettent actuellement en œuvre leurs propres projets d’énergie renouvelable et systèmes de stockage d’énergie, et prennent des initiatives en matière d’isolation des bâtiments et des habitations. Cette énergie a la capacité d’accélérer la transformation énergétique et de la rendre plus équitable, tout en comportant une plus-value sociale. 

Le mouvement pour une énergie issue des communautés d’énergie renouvelable a récemment reçu un coup de pouce : la législation européenne donne dorénavant le droit aux communautés et aux individus de produire, stocker, consommer, partager et/ou revendre leur propre énergie. 

    Tous les États membres de l’UE sont concernés. En Europe, la production d’énergie issue des communautés d’énergie renouvelable a un potentiel considérable. Une récente étude révèle en effet que la moitié des citoyens européens – y compris les communautés locales, les écoles et les hôpitaux – pourraient produire leur propre électricité renouvelable d’ici 2050, couvrant ainsi 45 % de la demande en énergie. 
    Ainsi, conformément aux nouveaux droits accordés aux communautés et aux citoyens en matière d’énergie, ce potentiel doit être pleinement exploité en vue de mettre l’Europe sur le chemin de la transformation énergétique nécessaire.


Communauté d'énergie renouvelable
LOI n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l'énergie et au climat

Le code de l'énergie est ainsi modifié :
1° Après l'article L. 211-3-1, sont insérés des articles L. 211-3-2 et L. 211-3-3 ainsi rédigés :
« Art. L. 211-3-2.-Peut être considérée comme une communauté d'énergie renouvelable une entité juridique autonome qui :
« 1° Repose sur une participation ouverte et volontaire ;
« 2° Est effectivement contrôlée par des actionnaires ou des membres se trouvant à proximité des projets d'énergie renouvelable auxquels elle a souscrit et qu'elle a élaborés. Ses actionnaires ou ses membres sont des personnes physiques, des petites et moyennes entreprises, des collectivités territoriales ou leurs groupements ;
« 3° A pour objectif premier de fournir des avantages environnementaux, économiques ou sociaux à ses actionnaires ou à ses membres ou aux territoires locaux où elle exerce ses activités, plutôt que de rechercher le profit.
« Une communauté d'énergie renouvelable est autorisée à :
« a) Produire, consommer, stocker et vendre de l'énergie renouvelable, y compris par des contrats d'achat d'électricité renouvelable ;
« b) Partager, au sein de la communauté, l'énergie renouvelable produite par les unités de production détenues par ladite communauté ;
« c) Accéder à tous les marchés de l'énergie pertinents, directement ou par l'intermédiaire d'un agrégateur.
« Un décret en Conseil d'Etat précise les modalités d'application du présent article.

lundi 29 août 2022

# 2° : La voiture électrique vecteur d'accélération de la transition énergétique si ...

 Le véhicule 100 % électrique (VE) se décline aujourd’hui dans tous les modes de transports: voitures, bus, camions, trains, bateaux, bicyclettes, trottinettes, rollers et même avions.  Les réseaux de bus électriques sont essentiellement urbains, et l’on voit se développer des véhicules de livraison dits « du dernier kilomètre » autorisant l’accès en centre-ville à des VE utilitaires, comme le Colibus, car silencieux et non polluants .

A ce jour, dans le monde circulent 10 millions de voitures électriques; la France, dans le trio de tête européen avec la Norvège et l'Allemagne, avec ses quelques dizaines de milliers de véhicules affichent une progression régulière , le nombre d'immatriculations doublant environ tous les deux ans. 

C'est très insuffisant pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics tant  par la loi de 2015 que par la COP 21.

Depuis la création de ce blog je n'ai de cesse de rappeler que 👉"Non la voiture électrique et la mobilité électrique ne sont pas des gadgets pour "les autres", elles sont un des atouts de "notre" transition énergétique"👈 
Hélas ! nombre de constructeurs automobiles n'ont pas cru au "changement de paradigme de la bagnole" plutôt que de questionner leur entêtement absurde; pour tenter de se dédouaner ils préfèrent asséner des contrevérités, dénigrer le VE et, à grand renfort de campagnes publicitaires et de pseudo-bonus écologiques (1), prétendre "électrifier leur gamme de véhicules" inaccessibles aux bourses modestes, en proposant, avec la complicité de l'Etat, des véhicules hautement énergivores en hydrocarbures pour effectuer 600 à 700 km d'autoroute mais labellisés hybrides grâce aux malheureux 10 à 20 kWh de la batterie embarquée. (2)

Pourquoi uniquement le 100% électrique ?
Contrairement aux véhicules  utilisant des moteurs thermiques, la voiture 100% électrique peut contribuer doublement à la réussite de la transition énergétique: 
  • en favorisant la décarbonation des transports en tant que véhicule,  
  • mais également comme moyen de stockage et de redistribution des énergies renouvelables et notamment photovoltaïque. 

Le véhicule voiture électrique vecteur efficace de la décarbonation des transports : 


Merci à Acti-VE
Le VE économise quatre fois plus l’énergie embarquée qu'un véhicule thermique90% en étant restituée à la roue contre seulement 20 à 25% pour les thermiques. Un moteur électrique a 50 pièces en mouvement contre 250 pour un moteur thermique !

Zéro émission de CO²et de GES: Absence  de gaz résiduels de la combustion de carburant et beaucoup moins d’émissions de particules car le freinage  est essentiellement assuré grâce au frein moteur régénérant par la même occasion de l'électricité . 

Entretien moins onéreux: Suppression de la carburation, exit les huiles et les vidanges , de boite de vitesses, d’embrayage, de courroie de transmission. Le moteur électrique est quasiment increvable.

Aide au sevrage des hydrocarbures vs la propagande des lobbies pétroliers : à l' usage, très rapidement, l' électro-mobiliste constate avec grand intérêt qu'il n'a plus besoin de passer à la pompe pour satisfaire à la grande majorité de ses déplacements quotidiens. Le VE s'impose en premier véhicule alors qu'il était initialement acquis en second véhicule. 

Confort de conduite et sécurité routière: la tenue de route et les accélérations surprenantes contribuent à accroître la sécurité tout comme le fait que le moteur électrique ne cale pas; silence dans l'habitacle, démarrage en côte simplifié et les aides à la conduite  participent au remarquable confort de conduite.

Son usage s’adapte idéalement aux nouvelles formes de mobilité : Son faible coût d'entretien et de fonctionnement optimise le co-voiturage tandis que sa simplicité d'utilisation se prête parfaitement à l'auto partage. 

Un bilan carbone du Conseil International pour des transports propres (ICCT) qui confirme que la voiture électrique permet d’économiser en Europe entre 66 et 69% de rejets de CO2 par rapport à une voiture thermique conventionnelle. 

La voiture électrique vecteur de stockage et de redistribution des énergies renouvelables et notamment de l'électricité photovoltaïque. 

Sources d'énergie du véhicule ( garanties 8 à 10 ans ) les batteries sont reconditionnées pour une deuxième vie dans des unités de stockage d'électricité éolienne ou photovoltaïque avant d'être recyclées à 98% par une filière industrielle en cours de structuration. 

Tout d'abord il convient de repréciser leur différents modes de recharge
  • La recharge rapide indispensable à l’itinérance (3), puisqu'elle permet en quelques minutes de récupérer les centaines de kilomètres pour effectuer de longs trajets. Délivrant aujourd'hui entre  40 à 50 kW ces bornes délivreront demain de 150 à 400 kW pour accompagner l'augmentation de capacité des batteries. Les superchargeurs délivrant des puissance de charge de 75 à 350 kW ont maintenant fait leur apparition à proximité ou sur les aires d'autoroutes offrant (à des coûts proches des hydrocarbures ) la possibilité d'une recharge le temps d'une "pause café". 
  • La recharge accélérée occasionnelle sur des bornes délivrant généralement 22 kW qui permet de compléter la charge du véhicule pendant un stationnement n'excédant pas 2 h. 
  • La recharge normale qui s'effectue à 3 kW au domicile dans 95 % des cas sur une prise de 230 v ou à 7 kW à l'aide d'une prise dédiée. Elle peut donc se réaliser quand la voiture est à l'arrêt au garage ou en stationnement prolongé sur des emplacements aménagés appelés ombrières photovoltaïques.
  • La recharge intelligente, économique et sobre pourrait utilement compléter le tableau (5)

Contribution au stockage et à la redistribution de l'électricité photovoltaïque ou "verte":

En équipant de points de charge (4), des "ombrières" alimentées par des panneaux photovoltaïques, à domicile, sur les parkings d'entreprise  mais également  les aires de co-voiturage , de rabattement ou les parkings de gares multimodales la batterie de la voiture devient un vecteur de stockage et de redistribution de l'électricité photovoltaïque.

Exemple: Dans ces conditions un emplacement de parking couvert par 25 m² de panneaux va générer environ 15 kwh par jour en moyenne soit 3 fois la quantité d'énergie nécessaire pour faire les 33 km pendulaires quotidiens. 
De retour au domicile la  batterie peut réinjecter sur le réseau les 5 à 10 kWh utiles pour amortir la consommation de crête et compléter ensuite sa charge durant les heures creuses de la nuit.
Par cette double fonction de stockage et de restitution ( Vehicule to GRID ou V2GRID ) elle contribue ainsi au maillage des réseaux intelligents ( SMARTGRIDS ) en cours de développement. 

Au contraire du véhicule thermique, dopé aux hydrocarbures, qui transfère le carbone fossile dans l’atmosphère, le véhicule électrique, quatre fois plus sobre en énergie, aide au stockage et à la redistribution de l'électricité produite à partir des ENR. C'est déjà d'ailleurs le cas avec les nombreuses bornes que les syndicats d'énergie et compagnies électriques alimentent avec de l'électricité verte , essentiellement d'origine hydroélectrique.    

L'écran ci-dessous résume les 12 mois d'utilisation, de Juin 2021 à Mai 2022, de ma NISSAN Leaf 62 kWh.
















13000 km parcourus avec une autonomie moyenne de 372 km à raison d'une consommation de 20 kWh / 100 km.
Au total 2523 kWh de consommés dont 591 kWh de régénération ( soit 23,42 % ) restitués par le frein moteur



jeudi 25 août 2022

# 3° Electromobilité et autoconsommation photovoltaïque ...une vertueuse convergence

Quelques rappels de notions utiles : 

Par ces temps, où les incitations à booster le recours aux énergies renouvelables ouvrent un boulevard aux margoulins en tous genres pour profiter de la naïveté du public et de la complicité de démarcheurs sans scrupules offrant d'alléchantes solutions de financement à des installations mirobolantes, il nous parait nécessaire de faire un rapide détour par quelques notions de base. 
Si notre astre du jour nous gratifie annuellement de 1000 milliards de gigawatts-heures - soit # 10.000 fois une consommation énergétique mondiale annuelle qui correspond, elle, à l'énergie fournie par 3/4 heure d'ensoleillement - la récupération de ce potentiel énergétique passe par des contraintes liées aux technologies disponibles. 
La puissance du rayonnement solaire reçu varie également en fonction de notre latitude, de la saison, de l'heure (voir Site de l'UE


Exemple 

Persuadé de l'intérêt que pouvait représenter le recours à l'installation de panneaux photovoltaïques j'ai rejoint le collectif d'électromobilistes toulousains qui avaient constitué un groupement d'achat pour l'acquisition de leurs VE ( tarif obtenu 100 €/mois pour une Leaf 24 kW entrée de gamme ) ; dans le même esprit l'action collective du groupe m'a permis la réalisation d'une installation de 12 panneaux pour une puissance de 4,92 kWc. En superposition sur la face sud du toit ils n'ont pas les conditions optimales de production mais atteignent 4,5 kW en maximum. 
Dès les premiers mois de fonctionnement j'ai pu vérifier la qualité de l'installation, la fiabilité du matériel et l'exactitude des estimations envisagées lors de la commande. Par contre c'est également très vite confirmé le déphasage important existant entre les périodes de forte production (en bleu sur le graphe ) et d'importante consommation ( en bistre sur le graphe ). 
La possibilité de brancher mon VE dans la journée pour recharger la batterie s'est avérée comme une façon très efficace de stocker l'électricité produite par mes panneaux et d'optimiser ainsi, en partie, l'autoconsommation de ma production grâce à cette vertueuse convergence. 



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NDLR : N'est-il pas incongru d'entendre claironner  " c'est la fin de l'abondance alors que notre "bonne" étoile nous délivre chaque année 8.000 fois la consommation énergétique mondiale annuelle ! A raison de # 20% captés par les panneaux photovoltaïques actuels c'est tout de même 1.600 fois les besoins mondiaux. Le soleil fournit quelques 12.500.000.000.000 zW chaque année, une quantité colossale, naturelle et totalement disponible... (zW : zeptowatt soit 10^21 W ).