lundi 21 juin 2021

Pour le maintien du mode de recharge CHADEMO

Un collectif d'acteurs de la mobilité électrique ( dont Le VE je le veux et la Fédération FAUVE ) s'associe à l'Association CHADEMO afin d'interpeller les pouvoirs publics et plus particulièrement les directions du Ministère de la Transition écologique en charge des transports et du développement durable pour le maintien du mode de recharge CHADEMO. 

Au nom de tous les membres de l’Association CHAdeMO qui nous ont mandatés à cette fin, nous souhaitons vous faire part de notre profonde inquiétude, de celle de nos membres et des parties prenantes suite à la parution du Décret n° 2021-546 du 4 mai 2021 relatif aux infrastructures de recharge accessibles au public, modifiant le décret initial de 2017, n’imposant plus l’obligation d’installer des bornes tri-standard équipées de CHAdeMO sur les stations de recharge rapide accessibles au public.

Mais peut-être nous permettrez-vous d’abord de rappeler que l’Association CHAdeMO fondée en 2010, est la pionnière en matière de recharge rapide de voitures électriques (CEI/EN 61851-23, -24, CEI/EN 62196-3). Etant un organisme représentant non seulement des industriels mais aussi des groupes d’utilisateurs de voitures électriques avec plus de 36 000 points de recharge installés dans le monde entier (dont environs 16 000 en Europe), notre Association pense être fidèle à sa mission de développement d’une technologie de recharge rapide, sûre, abordable et interopérable en mettant son expérience et sa compétence à la disposition de l’ensemble des acteurs de la mobilité électrique.

Il convient de souligner les faits suivants :

• En France, il existe plus de 1 400 points de recharge CHAdeMO qui ont été installés par des industriels français tels que DBT, EVTRONICS, IES Synergy et Lafon ayant confiance en la capacité de CHAdeMO à développer la technologie de recharge robuste et ouverte aux évolutions futures.

• Plus d’un demi-million de citoyens européens utilisent des voitures équipées de connecteur CHAdeMO. S’agissant de la France, il y environ 44 000 véhicules électriques équipés avec CHAdeMO tels que Nissan LEAF, Peugeot iON, MITSUBISHI Outlander PHEV et i-MiEV ainsi que Citroën C-zero dans la catégorie de véhicule particulier, d’une part, et d’autre part Nissan eNV200, Peugeot Partner et Citroën Berlingo beaucoup sollicités pour les livraisons du dernier km comme on peut le voir avec Chronopost ou DHL par exemple. En outre, les constructeurs automobile ont annoncé l’an dernier la commercialisation des nouveaux modèles de voitures CHAdeMO tels que Lexus UX 300e et MITSUBISHI Eclipse Cross PHEV sur le marché français.

• Décourager le déploiement et la maintenance de CHAdeMO condamnera donc un nombre important de véhicules et leurs propriétaires (à un coût financier et environnemental élevé) en limitant fortement l'utilisation de ces véhicules en itinérance, et en en réduisant la valeur résiduelle. Il convient de noter que l’arrêt soudain de la quasi-totalité des bornes de recharge rapide du réseau Corri-Door avait non seulement pénalisé les utilisateurs du réseau mais encore gravement affecté la confiance des Français dans leur choix d’opter pour un véhicule zéro émission.

• Il est également important de préciser que CHAdeMO est le seul fournisseur de technologie de recharge bidirectionnelle V2G (vehicle-to-grid), en l’état actuel des choses, avec le chargeur et le véhicule déjà mis sur le marché (en partenariat avec EDF1, Enedis, Trialog, PSA et la région Occitanie, parmi les acteurs français actifs dans ce domaine). Remettre en question CHAdeMO ralentira non seulement le déploiement des projets V2G, vecteur clé de la réduction de l'empreinte carbone, mais aussi la mise en œuvre de la loi n° 2019-1428 du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités (LOM) dans laquelle les dispositifs nécessaires à V2G ont été renforcés en vue de garantir une gestion plus économe et efficace de l'énergie.

• Le marché de la voiture électrique d’occasion, plus accessible par nature que la voiture électrique neuve, étant en plein développement il est absolument nécessaire de permettre et maintenir l'accès à l'électrique pour tous les foyers. Il serait dommageable et contre-productif pour l’image de l’électromobilité de priver de la recharge rapide CHAdeMO des véhicules, dont ceux acquis d’occasion et aptes à rouler encore de longues années.

• Enfin, il s’avère qu’adopter une seule norme en France rend son marché dépendant d’une seule technologie qui n’a pas vocation à être mondiale, ce qui risque à terme de pénaliser les entreprises françaises de ce secteur hautement stratégique.

Dans cet esprit, nous vous prions donc de bien vouloir considérer les demandes suivantes :

• L’équipement du connecteur CHAdeMO dans les bornes de recharges devrait continuer à être exigé afin de pouvoir bénéficier des aides ADVENIR au moins jusqu’à 2023.

• Les bornes de recharge équipées du connecteur CHAdeMO devraient être obligatoirement installées en nombre suffisant sur les aires d’autoroute et grands axes de circulation transversaux suivant un maillage de 50 km pour que les propriétaires de voiture CHAdeMO puissent effectuer un long trajet sans se soucier de l'autonomie de leur véhicule ou encore puissent recharger leur voiture. Nous nous permettons de vous rappeler que le but du tri-standard (imposé initialement jusqu’en fin 2024) était justement de ne pas laisser ces utilisateurs, souvent pionniers, être lésés par des réseaux de stations d’autoroute n’offrant que de solution Combo.

Nous nous tenons à votre entière disposition pour vous entretenir de ces problèmes si nécessaire.

Dans l’espoir que la présente aura retenu votre attention, je vous prie d’agréer, Messieurs, l’assurance de nos sentiments de parfaite considération.

Co-signée par 


Note de la rédaction: Difficile de comprendre l'acharnement contre une technologie qui a fait ses preuves , continue à évoluer positivement et est le seul à offrir un  panel de solutions très utiles à la transition énergétique comme le V2G et le V2H !

Exemples : 

👉CHAdeMO publie la dernière version du protocole permettant jusqu'à 400 kW

👉Analyse du potentiel d'économies de la technologie V2G


1 commentaire:

Maxime a dit…

L'Europe a choisi depuis de très nombreuses années (2012)que les véhicules auraient du CCS sur le continent à partir de 2017.

Nissan/Mitsubishi a choisi d'ignorer le standard européen.Cette décision incohérente a d'ailleurs coûté très cher aux ventes de Nissan en Europe. Hyundai/Kia qui utilisait le CHAdeMO a immédiatement changé sa stratégie et est passé au CCS, ce qui montre que c'est une pure "mauvaise" décision stratégique de Nissan par pure fierté.

Les standards européens étant : prise de type 2 pour le CCS et prise CCS pour la recharge rapide, il n'y a aucune raison de faire perduré une norme obsolète sur le continent européen. Il y a besoin de simplification, de baisser les coûts.

L'argument V2G ne tient absolument pas. Le CCS vas très bientôt offrir des possibilités similaires et il va y avoir du V2G en AC (donc type 2) chez Renault.

Effectivement les véhicules munis de CHAdeMO voient leur valeur résiduelle baisser, ce qui est logique quand un standard est abandonné. Mais la chance de ces véhicules qui n'ont pas une autonomie très élevée est qu'ils utilisent principalement le type 2 pour la recharge et exceptionnellement le chademo. (livraisons et particuliers). Il y aura encore un réseau conséquent de bornes CHAdeMO disponibles et certains fournisseurs pourront choisir d'avoir des bornes tri-standards. Néanmoins il était important de ne mettre fin à l'aberration du tri-standard obligatoire jusqu'en 2024.

Donc en conclusion, inutile de persister sur des erreurs stratégique de certains constructeurs comme Nissan qui passe d'ailleurs au CCS dès 2022 avec l'Arya.

Concentrons nous sur les bornes ultra rapides CCS et Type 2 pour la charge lente.