dimanche 1 novembre 2020

Malus au poids : Une usine à gaz d'enfumage qui pervertit le traitement d'un vrai problème !

Avec 10 € de pénalité par kg au dessus de 1,8 t (poids à vide plus 75 kg), le malus au poids, ajouté au malus lié aux émissions de CO², est censé contribuer à la réduction des émissions de GES. Mais le total des deux malus ne pourra pas dépasser 40.000 € ... toutefois les foyers fiscaux d'au moins 3 enfants pourront bénéficier d'une ristourne de 200 kg par enfant dans la limite d'un véhicule d'au moins 5 places ... bla ... bla ... bla...

 De vrais problèmes, mais des solutions inadaptées !  
  «  L’alourdissement du parc automobile, c’est plus de matériaux et d’énergie consommés, plus de pollution, moins d’espace public disponible. Le malus au poids que nous instaurons est un signal fort et nécessaire pour mieux prendre en compte l’empreinte écologique des véhicules les plus lourds » a déclaré la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. 
Ce constat de la Ministre nous sommes nombreux le partager. 
Rappelons que l'Assemblée nationale a voté en 2019 la fin de l'acquisition de voitures thermiques pour 2040, ce qui a pour conséquence qu'un achat réalisé en 2025 ne pourra plus se revendre en occasion 15 ans plus tard

  N'en déplaise aux "sodomiseurs de diptères" l'objet de ces règlementations étant d' accompagner vers la sortie pour 2040 les véhicules à combustion, émetteurs d'émissions de CO² et de GES (gaz à effet de serre) il serait plus clair et équitable d'appliquer aux émissions REELLES  un barème progressif de 5% par an pour les 20 ans à venir, plutôt que de multiplier les mesures restrictives  assorties de dispositifs dérogatoires. 

Le WLTP après le NEDC,  des mesures des émissions scandaleusement trompeuses !

Afin d'en circoncire la valeur on inventa les indices NEDC puis WLTP, censés en mesurer leurs quantités. 

Réalisés dans des conditions de "laboratoire", - comme le montrent les graphes ci-contre - ils n'ont absolument rien à voir avec les conditions réelles d' utilisa-tion puisque durant ces tests, à l'origine d'une durée totale de 20 mn en cycle NEDC puis portés à 30 mn avec son remplaçant le WLTPils simulent majoritaire-ment des déplacements urbains; dans le cycle NEDC ils représentaient 17mn à 50 km/h maximum sur les 20mn , portés à environ 20 mn sur 30 mn dans le cycle WLTP. 

Les acheteurs d'hybrides rechargeables seront-ils  les victimes d'un futur "électrifygate" ?

Des conditions d'essai scandaleusement mensongères! Notamment pour l'automobiliste désirant un véhicule à grande autonomie qui acquiert un hybride "électrifié " croyant faire un geste vertueux pour la planète, alors que passés les 50 km d'autonomie maximum de sa batterie, il va rouler en thermique jusqu'au terme de son parcours et malheureusement souvent bien au delà s'il ne s'oblige pas à recharger sa batterie.

Déjà fortement encouragées à passer leurs flottes à l'hybride, car trouvant plus avantageux de fournir un véhicule à leurs salariés plutôt que de rembourser des indemnités kilométriques difficiles à vérifier, les entreprises vont contribuer davantage aux émissions de CO² car "mal utilisé, il peut engendrer une consommation moins durable que les véhicules traditionnels ".  

Exonérer des deux malus les hybrides rechargeables, est triplement contradictoire par rapport aux bonnes intentions affichées par la Ministre: 

  • pour leur poids, car beaucoup sont des SUV qui font partie des véhicules les plus lourds,
  • leur débauche énergétique pour lutter contre la résistance à l'avancement aggravée par leurs dimensions et formes peu aérodynamiques générant ( des forces proportionnelles au carré de la vitesse et au carré de la section du véhicule ).
  • pour leurs émissions réelles et ceci d'autant plus, qu'équipés d'une batterie leur octroyant 50 km d'autonomie en électrique, ils bénéficient même d'un bonus écologique à l'achat et, sans dépasser le plafond des 40.000€, ils pourront peser un peu plus lourd que leurs équivalents thermiques ???
On aurait voulu inventer un permis de polluer pour les plus riches, on ne s'y serait pas mieux pris ! 

Autre exonération aberrante celle accordée aux véhicules électriques à hydrogène 

Alors qu'ils sont loin d'être un modèle de sobriété énergétique et que compte tenu de leur coût élevé ils ne seront pas accessibles au commun des mortels.

Voir notre précédent article sur le sujet " Plus de 7 Milliards d'€uros sont destinés au soutien de cette filière au niveau national d’ici 2030 dont 2 Md€ intégrés dans le Plan de relance.". 
Si cette "énergie" est LA solution d'avenir comme se plaisent à vous le souffler les "propH²ètes" alors laissez leur donc d'investir les profits réalisés dans les énergies carbonées depuis des décades. 
    Pourquoi donc aller gaspiller tant d'argent public et d'électricité dans la production d'H² vert quand les véhicules à batterie sont 6 à 7 fois plus efficaces; il semblerait d'ailleurs qu'à la réflexion, vu le coût d'une telle filière de production, il vaudrait mieux en réserver l'usage aux transports lourds. 
    Les champions de la joint venture H2 Mobility n'ont pas eu besoin de notre argent public pour explorer la filière et installer d'ores et déjà près d'une centaine de stations en Europe.  
S'ils ont eu raison il ramasseront largement leur mise dans les années à venir, mais pas au détriment de l'intérêt général.  
Jean-Claude LE MAIRE

NDLR : Mise à jour 
Voir également l'article d'Automobile Propre

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