mercredi 6 mai 2020

# 7 - En sortie de crise il va falloir stopper la débâcle !


Chaque semaine, le développement de la crise du Coronavirus confirme la complexité croissante de la débâcle - au sens propre comme figuré - à laquelle nous sommes confrontés. 

Elle est aussi l’occasion de réinterroger nos modes de vie et de déplacement.



La débâcle révélée par COVID 19 est alimentée par une double crise :
La pandémie du coronavirus, avec ses composantes sanitaires, sociales et économiques, se superpose au dérèglement climatique engendré par les excès et emballements d’un développement économique mu par la seule logique du profit financier maximum.

Le réchauffement du globe engendre la débâcle des calottes glaciaires, les effondrements de pans de montagne jusque là solidifiés par le gel, la libération du méthane et de micro-organismes enfouis dans le pergélisol, des incendies gigantesques, des glissements de terrain et des submersions et inondations à répétition.  Les énormes quantités de vapeur d’eau injectées dans l’atmosphère contribuent au dérèglement de la « machine thermodynamique » en générant de plus en plus de phénomènes climatiques violents.

Débâcle également des organisations internationales qui sous les coups de boutoir des « empires » spéculatifs et/ou totalitaires distendent , voire dissolvent, les liens et mécanismes démocratiques que des générations avaient patiemment tissés pour faire société et construire les solidarités nécessaires pour lutter contre fléaux et catastrophes et améliorer le bien-être des populations. 
En témoigne l’indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui permet de mesurer le progrès humain en rassemblant sous une seule variable des informations relatives à la santé, à l’éducation et aux revenus de la population.                                                  

La dispersion de virus et de maladies est, entre autres, liée à la déforestation pour des productions destinées à l’exportation au détriment des cultures vivrières ; elle entraîne l’expropriation et la migration des populations vers des mégapoles régionales et les mouvements migratoires économiques vers nos pays « développés ». Parallèlement la migration des espèces animales chassées de leur habitat naturel, outre les atteintes graves à la biodiversité, génère les mutations génétiques dont le Coronavirus semble être un nouvel exemple. 

La pollution de l’air s’avère être un facteur aggravant, car les particules fines peuvent servir de vecteur de propagation au virus. Paradoxalement, en Europe, d’après le Centre de Recherche sur L’énergie et l’Air Pur (CREA) sur les 400.000 morts prématurés estimés chaque année, le premier mois d’épidémie du Covid19 aurait permis d’éviter 11.00 décès liés à la diminution de cette pollution ( -40% de NO² et -10% de particules).  « Les bienfaits inattendus des mesures prises contre le coronavirus montrent à quel point la pollution de l’air est nuisible à notre santé et à quel point ses effets sur la santé sont négligés, commente pour Le Monde, Lauri Myllyvirta, analyste en chef au CREA. Une fois cette crise du Covid-19 terminée, il faudra pérenniser cette amélioration de la qualité de l’air en mettant en place des systèmes de transport et d’énergie propres. ».

La production d’électricité par les centrales à charbon et les transports victimes expiatoires ?
Et le janusien nucléaire,  et l’exploitation du pétrole … jusque sous la banquise, et celle des gaz de schistes, et les immenses parcelles agricoles affectées à la production de bio-carburants ?  
Comme d’habitude, la recherche de boucs émissaires évite d’approfondir la recherche des causes et surtout de solutions adaptées au bien-être des populations et des territoires.
Loin de moi l’idée de soutenir les sources de ces pollutions ou à contrario de prôner des formes de décroissance. Plutôt que de « jeter le bébé avec l’eau du bain » plaçons nous dans une logique de sobriété énergétique et vertueuse pour la planète et ses habitants.

L’énergie que nous envoie le soleil représente un potentiel d’environ 6.500 fois les besoins de la consommation énergétique mondiale annuelle.  S’il est une source d’énergie inépuisable c’est bien celle que le soleil nous transmet à travers les effets de son rayonnement ( photovoltaïque, éolien , hydraulique …) permettant de produire de l’électricité.

L’Europe de l’énergie a posé sa première pierre en 1951 avec la CECA ( Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier ), une seconde en 1957 avec la CEEA ( Communauté Européenne de l’Energie Atomique ), puis il faut attendre le Plan Climat-Energie de 2008 et 2016 pour que soit posé le principe d’une énergie propre pour les européens et d’une réduction de 50% des émissions des gaz à effet de serre pour 2030 .

Vers des transports décarbonés : En France la loi mobilité a confié aux régions, et par délégation à leurs agglomérations et communautés de communes, la mission d’organiser les mobilités sur leurs territoires de compétence. Cette organisation, articulée autour des transports en commun et des mobilités douces, est souvent présentée comme des plans « anti-bagnole ». Absurde !. Oui, bien sûr, la voiture est source de nuisances - encombrement et pollution - , mais aussi source de liberté tant pour le travail que pour les loisirs .

Eliminons les nuisances pour conserver le bénéfice des libertés.

Réduire les encombrements générés par l’hyper urbanisation, l’autosolisme, l’utilisation abusive de la voiture notamment en ville et pendant les périodes de grande migration suppose de prendre en compte l’intermodalité et le stationnement.

Une intermodalité efficiente suppose qu’elle soit co-construite avec les usagers, en y affectant des stations dédiées, facilitant, selon leur environnement, l’accès aux transports en commun, aux 2 roues, à l’autopartage, au co-voiturage et à l’auto-train. 

Sur ces aires, comme lors des stationnements de longue durée, le remplacement des véhicules thermiques par des véhicule 100% électrique transformera la stérile utilisation de l’espace en capacité de stockage dès lors que les batteries de VE pourront être connectées à des alimentations en électricité issue d’énergies renouvelables .

Autant de sujets sur lesquels nous reviendrons prochainement.

Jean-Claude LE MAIRE

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