Chaque semaine, le développement de la crise du Coronavirus confirme la complexité croissante de la débâcle - au sens propre comme figuré - à laquelle nous sommes confrontés.
Elle est aussi l’occasion de réinterroger nos modes de vie et de déplacement.
La
débâcle révélée par COVID 19 est alimentée par une double crise :
La
pandémie du coronavirus, avec ses composantes sanitaires, sociales et
économiques, se superpose au dérèglement climatique engendré par les excès et
emballements d’un développement économique mu par la seule logique du profit
financier maximum.
Le réchauffement du globe
engendre la débâcle des calottes glaciaires, les effondrements de pans de
montagne jusque là solidifiés par le gel, la libération du méthane et de micro-organismes enfouis dans le pergélisol, des incendies gigantesques, des
glissements de terrain et des submersions et inondations à répétition. Les énormes quantités de vapeur d’eau
injectées dans l’atmosphère contribuent au dérèglement de la « machine
thermodynamique » en générant de plus en plus de phénomènes climatiques
violents.
Débâcle également des
organisations internationales qui sous les coups de boutoir
des « empires » spéculatifs et/ou totalitaires distendent , voire
dissolvent, les liens et mécanismes démocratiques que des générations avaient
patiemment tissés pour faire société et construire les solidarités nécessaires
pour lutter contre fléaux et catastrophes et améliorer le bien-être des populations.
En témoigne l’indice
de développement humain (IDH) du Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) qui permet de mesurer le progrès humain en rassemblant
sous une seule variable des informations relatives à la santé, à l’éducation et
aux revenus de la population.
La dispersion de virus et de
maladies est, entre autres, liée à la déforestation pour
des productions destinées à l’exportation au détriment des cultures vivrières ;
elle entraîne l’expropriation et la migration des populations vers des
mégapoles régionales et les mouvements migratoires économiques vers nos pays
« développés ». Parallèlement la migration des espèces animales
chassées de leur habitat naturel, outre les atteintes graves à la biodiversité,
génère les mutations génétiques dont le Coronavirus semble être un nouvel
exemple.
La pollution de l’air
s’avère être un facteur aggravant, car les particules fines peuvent servir de
vecteur de propagation au virus. Paradoxalement, en Europe, d’après le Centre de Recherche sur L’énergie
et l’Air Pur (CREA) sur les 400.000 morts prématurés estimés chaque
année, le premier mois d’épidémie du Covid19 aurait permis d’éviter 11.00 décès
liés à la diminution de cette pollution ( -40% de NO² et -10% de
particules). « Les bienfaits
inattendus des mesures prises contre le coronavirus montrent à quel point la
pollution de l’air est nuisible à notre santé et à quel point ses effets sur la
santé sont négligés, commente pour Le Monde, Lauri Myllyvirta,
analyste en chef au CREA. Une fois cette crise du Covid-19 terminée, il
faudra pérenniser cette amélioration de la qualité de l’air en mettant en place
des systèmes de transport et d’énergie propres. ».
La
production d’électricité par les centrales à charbon et les transports victimes
expiatoires ?
Et le janusien nucléaire, et l’exploitation du pétrole … jusque sous la
banquise, et celle des gaz de schistes, et les immenses parcelles agricoles
affectées à la production de bio-carburants ?
Comme d’habitude, la recherche de
boucs émissaires évite d’approfondir la recherche des causes et surtout de
solutions adaptées au bien-être des populations et des territoires.
Loin de moi l’idée de soutenir
les sources de ces pollutions ou à contrario de prôner des formes de
décroissance. Plutôt que de « jeter le bébé avec l’eau du bain » plaçons
nous dans une logique de sobriété énergétique et vertueuse pour la planète et
ses habitants.
L’énergie que nous envoie le
soleil représente un potentiel d’environ 6.500 fois les besoins de la
consommation énergétique mondiale annuelle.
S’il est une source d’énergie inépuisable c’est bien
celle que le soleil nous transmet à travers les effets de son rayonnement (
photovoltaïque, éolien , hydraulique …) permettant de produire de
l’électricité.
L’Europe de l’énergie a
posé sa première pierre en 1951 avec la CECA ( Communauté Européenne du Charbon
et de l’Acier ), une seconde en 1957 avec la CEEA ( Communauté Européenne de
l’Energie Atomique ), puis il faut attendre le Plan Climat-Energie de 2008 et
2016 pour que soit posé le principe d’une énergie propre pour les européens et
d’une réduction de 50% des émissions des gaz à effet de serre pour 2030 .
Vers des transports décarbonés : En
France la loi mobilité a confié aux régions, et par délégation à leurs
agglomérations et communautés de communes, la mission d’organiser les mobilités
sur leurs territoires de compétence. Cette organisation, articulée autour des
transports en commun et des mobilités douces, est souvent présentée comme des
plans « anti-bagnole ». Absurde !. Oui, bien sûr, la voiture est source de
nuisances - encombrement et pollution - , mais aussi source de liberté tant
pour le travail que pour les loisirs .
Eliminons
les nuisances pour conserver le bénéfice des libertés.
Réduire les encombrements générés
par l’hyper urbanisation, l’autosolisme, l’utilisation abusive de la voiture
notamment en ville et pendant les périodes de grande migration suppose de
prendre en compte l’intermodalité et le stationnement.
Une intermodalité efficiente
suppose qu’elle soit co-construite avec les usagers, en y affectant
des stations dédiées, facilitant, selon leur environnement, l’accès aux
transports en commun, aux 2 roues, à l’autopartage, au co-voiturage et à l’auto-train.
Sur ces aires, comme lors des
stationnements de longue durée, le remplacement des véhicules thermiques par des
véhicule 100% électrique transformera la stérile utilisation de l’espace en
capacité de stockage dès lors que les batteries de VE pourront être
connectées à des alimentations en électricité issue d’énergies renouvelables .
Autant de sujets sur lesquels
nous reviendrons prochainement.
Jean-Claude
LE MAIRE
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