samedi 18 avril 2020

# 5 - En sortie de crise il va falloir choisir : De donner toute sa place à la recharge des véhicules électriques pour accélérer la transition énergétique .

De donner toute sa place à la recharge des véhicules électriques pour accélérer la transition énergétique . 

La recharge de la batterie est trop souvent mise en avant comme frein à l'achat d'un VE 100% électrique ou prétexte pour acheter un hybride. 

Qu'en est-il réellement ?

95 % des recharges se faisant à destination - au domicile, au travail ou en stationnement prolongé -  en "temps masqué", elles n'empiètent donc pas sur notre temps de déplacement. 

En utilisation moyenne, tous types de voiture confondus, nous effectuons 35 km chaque jour ce qui, pour une voiture 100 % électrique, représente  : 
  • une consommation électrique de # 5 kWh
  • entre 10 et 20 % de la batterie 
  • 2 heures de recharge sur une prise de 220 volts 
  • 2 mn pour brancher puis débrancher la prise.    
La recharge courante n'est donc pas un problème dès lors que l'on a accès à une prise électrique avec son véhicule; ce qui est le cas pour l'écrasante majorité des électromobilistes qui habitent plutôt en zone périurbaine ou rurale.
Pour les urbains, avec les dispositions législatives relatives à la transition énergétique et à la mobilité, un "droit à la prise" a été créé pour faciliter leur installation dans les parkings des immeubles et des aides financières dans le cadre du programme ADVENIR sont accordées.

8 h de recharge la nuit ou sur le parking de son entreprise = 20 kWh soit 100 à 150 km. 

Mais pour faire de longs trajets  ?

Les VE actuels ont une autonomie qui varie entre 250 et 500 km suivant les modèles et répondent donc aussi largement aux déplacements de week-end car si nécessaire les bornes de recharge rapide voire ultra-rapide permettent, en 1/4 d'heure, d'emmagasiner 100 à 200 km d'autonomie supplémentaire.  
Hélas pour l'instant le maillage de ces bornes rapides est totalement insuffisant, d'autant plus que récemment la filiale d'EDF, IZIVIA a sabordé son réseau nous privant de 180 bornes rapides financées à 50% par l'UE. 
Des régions impliquées ?   
Espérons que les régions avec leurs compétences renforcées par la loi Mobilité vont enfin apporter leur soutien aux initiatives des syndicats d'énergie et collectivités locales qui ont compris et investi pour tenter de répondre au mieux de leurs moyens aux besoins  de l'itinérance électromobile. Vu la taille des régions, l'insuffisance ou l'inadaptation des dessertes de transports en commun, l'enjeu de sobriété énergétique souvent évoqué par leurs responsables le maillage des territoires en bornes rapides nécessite un véritable soutien financier.
Où est la sobriété énergétique?
On peut s'interroger sur la pertinence des importants investissements consentis pour alimenter des véhicules électriques, hors de prix, avec la filière hydrogène ! Alors que les études, comme celle menée par Volkswagen, mettent en évidence que le rendement énergétique "du puits à la roue" de la fabrication, du stockage et de l'utilisation de l'hydrogène et de la pile à combustible est 2,5 fois moins efficient qu'avec une batterie. 


Jouer la carte de la recharge bi-directionnelle où la batterie de VE peut stocker les énergies renouvelables et soulager le réseau électrique. 

   
Une étude de RTE et de l'ADEME France développe tous les apports bénéfiques de l'électromobilité pour le système électrique. 

Sur le plan technique : 
  • La consommation totale d’électricité des transports individuels et collectifs pèserait au plus un dixième de la consommation d’électricité totale en France à l’échéance 2035.
  • Les longues distances sont minoritaires dans les distances parcourues chaque année, et les épisodes les plus contraignants sont susceptibles de se produire à des moments (été, week-end) où le système électrique dispose de marges abondantes
  • Le pilotage de la recharge permettrait par exemple d’adapter la consommation, à l’échelle de la journée et de la semaine, aux variations de la production solaire et éolienne, dans des proportions très intéressantes. 
  • Le pilotage est bien une option sans regret pour le système – en tant qu’opportunité d’assurer la sécurité d’alimentation à moindre coût (les solutions de pilotage les plus simples étant déjà très efficaces)
 Sur le plan économique :
  • La recharge des véhicules électriques (l’équivalent du carburant) constitue une partie infime du coût total, et un poste de dépenses très inférieur à l’approvisionnement en produits pétroliers.
  • la production d’électricité pour la recharge des véhicules électriques ne représente qu’environ 5% du coût complet à horizon 2035, et se fait sans surcoût
  • La participation des véhicules électriques aux réserves permet en théorie d’aller encore plus loin dans l’optimisation du pilotage 
Une bonne articulation entre le déploiement de la mobilité électrique et l’évolution du mix se traduit : 
  • Pour les finances publiques, par une réduction des besoins de soutien public au développement des EnR à ambitions inchangées. 
  • Pour les producteurs : par une meilleure stabilité des prix de l’électricité et la réduction des situations de prix faibles ou négatifs. 
  • Pour le consommateur : par des recharges au moment où les coûts de l’électricité sont les plus faibles, avec un gain annuel (avec un pilotage simple) de l’ordre de 60 à 170 € par an 
Pour le consommateur :

  • Le coût du «plein d’électricité» pour une année serait aujourd’hui environ trois fois inférieur au coût du «plein d’essence»
  • Pour un véhicule de catégorie moyenne parcourant entre 14000 et 15300 km par an et ne se rechargeant qu’à domicile, le «plein d’électricité» coûte de l’ordre de 400 € par an et en utilisant des modes simples de pilotage de la recharge engendrerait  un bénéfice de l’ordre de 60 à 170 € par an  selon les situations.
  •  la possibilité d’augmenter le taux d’autoconsommation via un asservissement de la recharge et ainsi un intérêt accru, vu du consommateur, pour la mise en place d’une opération d’autoconsommation.
Sur le plan environnemental : 
  • Le développement du véhicule électrique constitue l’un des principaux leviers, activable dès aujourd’hui, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
  • En France par rapport à un véhicule thermique, les émissions de CO²sont diminuées d’un facteur 20
  • Le net avantage du véhicule électrique, sur le plan des émissions, demeure attesté même en intégrant l’ensemble du cycle de vie, y compris dans le cas de batteries fabriquées en Chine
  • La fabrication des batteries en France permettrait de réduire l’empreinte globale des transports de 2 à 3 MtCO2eq par an .../...

Le déploiement d'ombrières photovoltaïques sur les parkings une source importante de production d'électricité stockée grâce aux véhicules électriques.  100 places de parking # 300 MW /an.

Il est clair qu'un déploiement massif de la mobilité électrique  s'appuyant sur le recours au photovoltaïque et autres énergies renouvelables constitue un potentiel important d'économie d'énergie, de relocalisation de la production, de diminution très importante des polluants nocifs pour notre environnement et notre santé dont la crise du Coronavirus  nous rappelle l'urgence. 
Hâtons nous de tourner la page du pétrole ! 

Jean-Claude LE MAIRE

Il s'agit d'une présentation vidéo du Braintree Electric Forecourt que GRIDSERVE est actuellement en construction à Braintree (Essex, Royaume-Uni). Il fait partie d'un réseau de plus de 100 nouvelles stations de recharge électriques à énergie renouvelable développées par GRIDSERVE à travers le Royaume-Uni, conçues pour répondre à l'autonomie et à l'anxiété  liées à la charge de tout type de véhicules électriques ... avec une capacité de charge impressionnante! 


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