La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme dans ses 7 propositions pour contribuer au Grand Débat National aborde la mobilité avec la question ;
5- Comment accompagner les citoyens vers la sortie des voitures essence et diesel ? et
- Favoriser un usage partagé des voitures électriques.
- Imposer recyclage, écoconception et la responsabilisations des filières depuis l'extraction des matières premières.
- Accélérer la transition vers les énergies renouvelables.
Utilisateurs de véhicules électriques , nous souhaitons partager nos expériences cumulées de millions d’heures de conduite
100% électrique et de kilomètres parcourus au travers des propositions développées ci-dessous.
I
- Un soutien financier à l'investissement pour l'engagement citoyen volontaire en faveur de la politique de transition
écologique.
Les dispositions législatives et réglementaires initiant un
plan de déploiement des IRVE[2],
accompagnées des incitations financières et fiscales favorables au VE ont
permis de rompre le cercle vicieux : « Pourquoi
construire des VE puisque il n’y a pas de bornes ó
Pourquoi installer des bornes puisque il n’y a pas de VE »
Il nous parait important de rappeler que si la mobilité
électrique se développe aujourd’hui c’est aussi parce que des milliers
d’électromobilistes ont fait le choix de passer au 100% électrique et que leur
expérience et leurs propositions peuvent concourir à en consolider et même
accélérer le déploiement.
Une majorité de nos concitoyens serait aujourd’hui prêts à
faire le pas vers le VE mais sont découragés par son insuffisante autonomie et
surtout le prix d’achat élevé des véhicules. Il est donc nécessaire de les
soutenir beaucoup plus efficacement dans leur acte d’investissement.
Proposition 1° : Créer un Fonds d’investissement garantissant aux établissement bancaires la prise en charge, dans chaque foyer, du financement sur 8 ans, de l’acquisition de VE 100% électriques neufs ou d’occasion.
II
- Le bénéfice écologique du passage aux VE 100% électrique n’étant plus à
prouver, il est nécessaire de lever le frein à l’itinérance.
Ils contribuent à la décarbonation de la mobilité : le moteur
électrique est le seul qui n'émet ni CO² ni gaz à effets de serre contrairement
à TOUS les véhicules thermiques ou hybrides "électrifiés". En outre,
l’utilisation automatique du frein moteur diminue considérablement les
émissions de particules au freinage.
Ils contribuent à l’efficacité et à la sobriété énergétique :
un parcours en Véhicule Electrique consomme 4 fois moins d'énergie [3]qu'effectué en véhicule
thermique. Si en plus, sur ce même trajet, il s'agit d’un covoiturage par 3
personnes c'est 4x3 = soit 12 fois moins d'énergie consommée !
La conduite du VE sensibilise concrètement son conducteur à
sa consommation d’énergie et l’incite à une pratique de l’écoconduite
illustrant l’adage « qui veut aller loin ménage sa monture ».
Afin de lever le frein à l’itinérance, pouvoir effectuer
quelques centaines de kilomètres dans la journée, il est nécessaire que les
régions, en charge la mobilité, coordonnent l’ensemble des acteurs de leur
territoire pour offrir des solutions de recharge fiables et satisfaisantes.
Proposition 2° : Assurer un maillage du territoire
garantissant une possibilité de recharge rapide (ou super rapide) tous les 50
km. Ces IRVE seront alimentées en électricité verte, équipées de connections au
standard universel, et bénéficieront d’une assistance technique efficace.
III
- La recharge des batteries pour contribuer au stockage de l’électricité verte
et à l’amortissement des crêtes de consommation du réseau.
Au paragraphe précédent nous évoquions la recharge rapide des
batteries nécessaire pour faciliter la mobilité et l’itinérance. Mais, comme
tout véhicule individuel, le VE passe 90 % de son temps à l’arrêt. Si, sur ses
emplacements de stationnement, sont installées des ombrières photovoltaïques et
de simples prises de 230 v alors la batterie peut contribuer au stockage des
énergies renouvelables. Ce sont environ 10 kwh par jour qui peuvent être stockés
par la batterie du véhicule sur les parkings d'entreprise ou au domicile
équipés d'ombrières photovoltaïques ou alimentées par des ENR.
En équiper les aires de co-voiturage ou de rabattement vers
des transports en commun, contribuera au développement des modes de déplacement
multimodaux.
Cette électricité verte ainsi stockée dans les batteries,
peut contribuer à amortir les crêtes de consommation électrique car transférée
sur le réseau elle peut alimenter le domicile et contribuer à écrêter les
pointes de consommation, grâce à la technologie V2G ou V2H[4], puis être restituée au
véhicule la nuit en période de basse consommation.
Il faut également prendre en compte la "deuxième
vie" des batteries, que constitue leur premier recyclage dans des unités
de stockage des ENR.
Proposition 3° : Soutenir le financement des
installations photovoltaïques assurant la recharge des véhicules électriques en
stationnement prolongé (supérieur à 4h).
IV - Une
filière de recyclage ressource de l’économie circulaire diminuant notre dépendance
économique et financière aux hydrocarbures.
Les véhicules électriques et leurs composants contribuent à
l'approvisionnement durable de l'économie circulaire. Dans un avenir proche, au
fur et à mesure que les batteries de voitures et les cellules photovoltaïques
seront recyclées, ce sont autant de composants et de matériaux, aujourd'hui
majoritairement détenus par les investisseurs et industriels chinois, qui
seront réutilisés dans nos industries locales.
Le déploiement massif des VE contribuera au bénéfice de la
balance commerciale de la France et de l'Europe en réduisant la facture
d’importation et de transformation des hydrocarbures.
Proposition 4° : Assouplir la réglementation entravant le
recours aux techniques de revamping.
V - Le
véhicule 100% électrique comme étape dans la transition vers d’autres formes de
mobilité et d’utilisation de l’énergie.
Le véhicule électrique contribue à une conception nouvelle de
la voiture et de son utilisation en permettant d’en repenser l'architecture et
les composants autour du couple « moteur électrique – batterie » comme étape
vers la voiture autonome. L’exploration de formes d’autopartage, le recours à
l’auto-train, à l’utilisation d’ eptender en fonction des types de trajets
envisagés doivent pouvoir être expérimentés afin d’éviter la course aux énormes
batteries moins compatibles avec la sobriété énergétique.
Proposition 5° :
Ouvrir le champ d’expérimentation et du financement [6] aux nouvelles formes de mobilité
électrique.
[1] F²AUVE (Fédération
Française des Utilisateurs de Véhicules Électriques)
[2] IRVE (Installations de
Recharge des Véhicules Électriques)
[4] V2G ou V2H (Véhicle
to Home) Echange d’électricité entre le véhicule et la maison et
vice versa.
[5] Revamping ou
retrofit : remise à niveau du véhicule par échange du moteur ou de la
batterie.
[6] Voir les solutions de financement proposées par le Pacte Finance-Climat.
[6] Voir les solutions de financement proposées par le Pacte Finance-Climat.
Jean-Claude LE MAIRE
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