jeudi 15 novembre 2018

Comme eux, moi aussi une fiscalité écologique punitive : jaune'n veux pas !

Marre des taxes et de la fiscalité détournée ?  
Pourtant les solutions pour financer une transition énergétique existent  à condition de ne pas les considérer comme une dépense courante mais comme UN INVESTISSEMENT POUR L'AVENIR CHOISI par l'ETAT ET LES CITOYENS. 

Quelques suggestions :

1°- 30.000 € ( 400 € par mois sur 6,25 ans ) par foyer pour l'investissement dans un véhicule 100 % électrique neuf comme elle appliquée pour les entreprises (1). 
L'aide à l'investissement est accordée sous forme d'avoir fiscal mensuel pour tous les ménages; déduction pour ceux assujettis à l'impôt sur le revenu, crédit d'impôt pour les non imposables. Cette aide remplace la prime de 6.000 € et la prime à la conversion pour tout acheteur d'un véhicule électrique neuf. 
La prime à la conversion (5) serait portée à 400 € par mois pour l'achat d'un VE d'occasion pour une somme totale n'excédant pas le prix Argus du véhicule. 
Le financement est assuré par les recettes du malus et les taxes sur les carburants générateurs de CO².
Beaucoup de nos concitoyens sont prêts à passer au VE mais n'ont pas les moyens financiers de l'acquérir, sont mal informés ou reprennent à leur compte des informations erronées abondamment diffusées ces temps-ci. (2)

2° Encourager le covoiturage et l'autopartage électrique par l'aménagement de points de recharge permettant ainsi de stocker des énergies renouvelables sur les aires de parking et de rabattement. 

Covoiturer à 2, 3 ou 4 en thermique c'est diviser par 2,3 ou 4 la pollution et le coût du transport. Covoiturer à 2, 3 ou 4  en VE 100% électrique (3) c'est diviser par 8, 12 ou 16 fois le coût du transport mais aussi la consommation énergétique, la motorisation électrique étant 4 fois plus efficace que la thermique; en terme de pollution c'est ZERO émission de gaz à effet de serre et moins d'émissions de particules grâce à l'utilisation régénératrice du frein moteur. 
L'UE, l'Etat, et les régions contribuent à aider les communes à équiper d'ombrières photovoltaïques les parkings de covoiturage et aires de rabattement vers les transports en commun afin de permettre la recharge lente des véhicules électriques pendant la durée de leur stationnement; on peut l'estimer en moyenne à 10 kwh pour 8h de stationnement. Les 10 kWh permettent à la fois de couvrir les 33 km pendulaires effectués en moyenne par l'automobiliste français et d'injecter sur le réseau au domicile les 5 kWh restants si nécessaire grâce à la technologie V2grid. 
La recharge électrique stationnaire constitue également un potentiel et une solution  non négligeable pour le stockage des énergies renouvelables

3° Coordonner à partir des régions le maillage à 50 km du territoire national avec des bornes de recharge rapide.  

Une batterie de 40 kWh suffit amplement à répondre aux besoins de déplacement quotidiens d'une énorme majorité des électromobilistes, puisqu'ils octroient une autonomie de 200 à 300 km suivant le mode et les conditions de conduite. Les milliers de bornes "accélérées" 22 kWh qui ont été déployées sur le territoire national permettent, suivant les modèles de VE, d'acquérir de 40 à 200 km d'autonomie supplémentaire par heure de charge; c'est très appréciable lorsqu'elles sont accessibles pour des stationnements de courte durée lors de courses ponctuelles. 
Par contre l'itinérance, au niveau de la région, professionnelle ou pour des sorties de week-end, pour des parcours dépassant 200 km, hors autoroute, nécessite d'avoir accès à des bornes de recharge rapide de 50 kWh et plus qui permettent de recharger une centaine de km en 1/4 heure. D'où, pour déterminer leurs implantations, la nécessaire coordination régionale et inter-régionale, en partenariat avec les syndicats d'énergie départementaux permettant d'obtenir un maillage à 50 km. 

4° Imposer l'expérimentation de l'auto-train aux périodes de grande migration automobile . 

Afin de faciliter et sécuriser les trajets sur longue distance au moment des départs en vacances et autres évènements provoquant de grandes migrations automobiles, le recours à l'auto-train (4) devra être proposé par les compagnies utilisant le réseau ferré français ; à cette fin des appels à projet en vue de moderniser la réservation et les manœuvres de chargement-déchargement ayant recours aux technologies d'intelligence artificielle et de robotisation. 

5° Aider à la conversion à l'électrique de véhicules thermiques  " REVAMPING" 

Certains détenteurs de véhicules thermiques sont attachés à leur véhicule soit parce qu'il est en bon état mais ne correspond plus aux normes anti-pollution, et/ou qu'ils ont investi sur des aménagements parfois coûteux (exemple camping-car, ou véhicule spécifique à usage professionnel) , une prime à la conversion forfaitaire en fonction de la puissance nécessaire pourrait les inciter à envisager une reconversion en véhicule 100% électrique. 
Peu pratiqué en France cette technique appelée revamping ( qui consiste à restructurer, réaménager ) pourrait également être source de création d'emplois qualifiés.  
Dans ces cas là mieux vaut recycler qu'envoyer à la casse . 

Jean-Claude LE MAIRE

(1) Le fisc incite les entreprises à convertir leur parc automobile par une aide à l'investissement à hauteur de 30.000 € pour les véhicules émettant moins de 20 g de CO². l'exonération de la carte grise et de la Taxe sur les Véhicules de Société .
On voit bien qu'il faut repenser la fiscalité pour soutenir les investissements permettant d'accélérer la transition énergétique; peut-être serait-il temps de reprendre le chantier de la Taxe sur le Carbone Ajouté ( TCA ) pour remplacer la TVA.
A titre d'exemple si les 5 milliards d'impôts sur la fortune avaient été affectés au financement annuel d'une telle mesure ce sont 1.000.000 de VE neufs que les citoyens auraient pû acquérir avec l'aide de l'Etat.  

(2) Outre l'incitation à rouler au diesel, les ménages modestes chassés des centre-villes par la hausse des loyers, les ruraux cernés par la désertification ont vu leurs trajets quotidiens s'allonger. Le VE par son faible coût de fonctionnement est une réponse à ces difficultés. Encore faut-il que l'information soit exacte. Ce matin les journalistes de France Inter  laissent dire à l'initiateur du mouvement de "Bonnets rouges" soutien des "Gilets jaunes" qu'il fait 50 à 80 km à faire chaque jour et ne peut donc pas utiliser un VE en Bretagne par manque de bornes ? Deux affirmations fausses ( cf cet exemple ). Fausses informations également concernant les batteries qui ne seraient pas recyclables alors que la filière est en train de se structurer leur offrant "une deuxième vie" pour stocker les énergies renouvelables dans un deuxième temps avant finalement d'être recyclées à 95 %.
Voir l'excellent dossier de l'AVERE 

(3) On peut imaginer d'optimiser le covoiturage en utilisant en autopartage un 7/9 places électrique qui se recharge pendant la nuit sur l'aire de covoiturage bénéficiant ainsi du tarif "heures creuses".  

(4) Nissan par exemple offre aux acquéreurs d'une Leaf un voyage en auto-train, super !  Mais problème l'acheminement par le service auto-train SNCF n'est disponible que depuis Paris-Bercy vers Nice ou Perpignan et quelques gares intermédiaires ? Pour les autres destinations elle vous propose un chauffeur ou la livraison par camion donc CO² dans les deux cas ! 

(5) Dernière aberration ! Le gouvernement qui avait réduit la prime à la conversion de 4000 à 2500€ envisage de la remonter à 4000 voire 5000 € en l'étendant à différents types de véhicules qui vont continuer à fonctionner aux hydrocarbures comme le souligne cet article du Monde: 

La prime à la conversion favorise l'achat de diesels ( Le Monde 10 Novembre 2018 )

En outre utiliser les termes de " véhicules électrifiés" entretient la confusion dans l'esprit des citoyens non avertis en assimilant au véhicule 100% électrique à toutes les variantes de véhicules "hybrides"; car hélas :

Un hybride c'est d'abord un véhicule thermique qui:
- continuera à générer toutes les nuisances liées à l'utilisation des hydrocarbures, au grand 
bénéfice des pétroliers, surtout quand le propriétaire ne recharge que peu ou pas la batterie...
- évite aux constructeurs et équipementiers de remettre en question leurs "vaches à lait" que sont toutes les opérations d'entretien et de maintenance (beaucoup plus réduites sur le VE )
- est alourdi par une batterie et un moteur électrique au détriment de la performance énergétique.
- permet aux constructeurs de faire bénéficier leurs clients du bonus ou de minimiser le malus à des véhicules surdimensionnés par rapport à leur utilisation.  


Voir également les précédents articles :

La cure de désintoxication commence ICI 👈

La voiture électrique vecteur d'accélération de la transition énergétique si ...


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