lundi 7 octobre 2019

Avec Euroglider, le planeur se met aussi à l’électrique (TOULECO)

Appareil écologique avant l’heure, le planeur pourrait ne plus émettre aucun CO2 en utilisant des moteurs électriques en lieu et place des avions remorqueurs. C’est en tout cas l’un des objectifs du projet Euroglider.
Il y a quelques semaines, l’École de l’air de Salon-de-Provence a accueilli les premiers vols d’une planeur biplace modifié et équipé de deux moteurs électriques. Des essais concluants qui vont conduire aux phases finales du programme Euroglider, un planeur-école équipé de deux propulseurs électriques situés à l’emplanture des ailes (voir photo ci-contre).
« Depuis des dizaines d’années, nous attendons l’arrivée des conditions météorologiques idéales pour faire nos leçons de vol, ce qui représente moins de 10 % du temps disponible dans l’année. Cela nous oblige à posséder de nombreux appareils pour optimiser ce temps, ce qui représente un surcoût économique. L’idée était donc d’avoir une machine autonome de formation initiale », explique Joël Denis, président de l’Association européenne pour le développement du vol à voile (Aedevv). C’est ainsi que l’association a imaginé ce planeur-école électrique biplace qui pourrait décoller sans l’aide d’un avion, enchaîner les vols et monter jusqu’à 1 500 mètres d’altitude.
Un projet collaboratif et associatif
Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du programme Clean Sky de la commission européenne, contribue à l’émergence de nouvelles technologies dans l’aéronautique. « La propulsion électrique va forcément intéresser beaucoup de monde, assure Joël Denis. L’Euroglider est un des seuls aéronefs à être conçu dès le départ autour de cette problématique. »


Pour cela, l’Aedevv s’est rapproché en 2014 de Dassault Aviation et des écoles d’ingénieurs du groupe Isae, dont l’Isae-Supaero à Toulouse, en mode associatif. Un véritable défi technique et technologique, notamment en matière de gain de masse et de robustesse. « Cela apporte beaucoup à tous les partenaires », insiste Joël Denis. Dassault Aviation, qui encadre les étudiants. « Les écoles ont ainsi des sujets de travaux très concrets. L’objectif est de mettre cet appareil en production et de le commercialiser sur le marché européen. » Les étudiants se sont ainsi penchés sur les problématiques d’aérostructures, d’intégration des systèmes tout en tenant compte des données réglementaires, environnementales et économiques.


Paul Périé

Sur la photo : le projet Euroglider a mobilisé des élèves de l’Isae Supaero. Crédits : Aedevv - DR.

Article paru dans TOUL'ECO

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