jeudi 13 décembre 2018

Electromobilistes et si nous rejoignions Mobicoop ou le co-voiturage libre, citoyen et solidaire. ?

L’association co-voiturage-libre.fr devient « Mobicoop » et transforme sa structure en  une coopérative citoyenne pour faire du co-voiturage et de la mobilité partagée un réel bien commun. Portrait d’une structure engagée qui souhaite allier citoyenneté, mobilité, environnement et solidarité !

De l’association au modèle coopératif

L’histoire de Mobicoop démarre en 2011 alors que le site co-voiturage.fr instaure une commission sur les trajets des co-voitureurs et devient alors Blablacar. Cette évolution «  A quand même suscité un peu d’émoi chez les gens qui faisaient du co-voiturage et un certain nombre de personnes ont signifié leur désaccord  » raconte Bastien Sibille, Président de Mobicoop qui ajoute que c’est à cette époque que l’un d’entre eux, Nicolas Raynaud, bricole un petit site Internet de co-voiturage libre en opposition au modèle capitaliste de Blablacar. C’est un succès puisque très rapidement le site enregistre 100 000 trajets par an.
Quelques années plus tard et toujours autant de trajets au compteur, l’association fonctionne mais manque de forces vives dédiées au projet. Elle est reprise par Bastien Sibille et son équipe qui décident, après tout un travail de réflexion, de la transformer en coopérative afin de présenter une réelle alternative au modèle collaboratif « menacé par les plateformes de médiations qui sont dans les mains de quelques entreprises très traditionnelles dans leur fonctionnement » analyse le Président de Mobicoop qui distingue économie collaborative (Deliveroo, Airbnb, Uber…) et économie coopérative.
Plateforme numérique de co-voiturage, Mobicoop n’impose aucune commission mais proposera sans doute à l’avenir aux utilisateurs de laisser un « pourboire » du montant de leur choix s’ils le souhaitent. Ils s’engagent également à respecter les données personnelles des utilisateurs et travaillent le plus possible sur des logiciels libres. Pour le reste, même principe que sur d’autres sites : un co-voitureur peut créer un compte utilisateur, chercher un trajet, ajouter un trajet, mettre en relation deux utilisateurs, ajouter un commentaire etc.

Une plateforme de convergence entre l’écologique et le social

Le choix du modèle coopératif est certes un pari mais surtout une volonté d’allier entreprenariat avec citoyenneté, social et démocratie puisque n’importe qui peut, pour 100€, prendre une part sociale dans l’entreprise et participer à sa gouvernance. Si Mobicoop comptait, juste avant son lancement officiel, seulement 8 sociétaires, l’objectif est d’en avoir minimum 20 000 afin de dégager les 2 millions d’euros nécessaire au fonctionnement de la coopérative mais pas uniquement : « Les 20 000 sociétaires ne nous amèneront pas uniquement le capital nécessaire à notre action. Plus fondamentalement, ce seront des relais et des soutiens de notre action.  » assure Bastien Sibille qui souhaite faire de Mobicoop une vraie force citoyenne pour que le co-voiturage soit un bien commun accessible à toutes et tous.
En œuvrant pour le co-voiturage, Mobicoop entend aller plus loin et cherche également à développer le « transport solidaire » soit la possibilité, pour des personnes éloignées de la mobilité pour diverses raisons (financières, géographiques, physiques) d’avoir accès à des transports partagés de qualité tout en étant dans une démarche écologique. Pour son Président, Mobicoop « est un bel objet pour cette convergence de l’écologique et du social ». A l’heure où la France est bien trop dépendante de la voiture, «  le fait de partager la mobilité c’est une solution » ajoute Bastien Sibille.

La communication comme premier enjeu de réussite

Le gros enjeu de la coopérative reste celui de la communication pour faire connaître son existence, trouver les 20 000 coopérateurs et disposer d’assez d’utilisateurs pour diversifier les trajets car «  aujourd’hui, les gens ne cherchent même plus le mot co-voiturage mais disent directement Blablacar  » explique le Président de Mobicoop qui a même fait des recherches sur leurs occurrences sur les moteurs de recherche.
Pour se faire, la coopérative entend s’appuyer sur ses spécificités : une communauté d’utilisateurs engagés, une présence sur les territoires et une approche solidaire du co-voiturage qui lui permettent de compter notamment sur le bouche à oreille. Mobicoop souhaite aussi s’appuyer sur le réseau des grandes entreprises de l’économie sociale et solidaire pour développer sa notoriété. «  Il va falloir qu’on soit patient » ajoute Bastien Sibille, car pour que le service soit opérationnel, il faudrait qu’il y ait entre 800 000 et 1 million de trajets postés chaque année alors que le site en compte actuellement 100 000. Utiliser Mobicoop est aujourd’hui encore un acte militant mais pourrait, demain, devenir la norme !
L’équipe compte actuellement une dizaine de salariés mais les bénévoles sont les bienvenus pour renforcer la plateforme, enrichir la réflexion et proposer des idées. La gouvernance de la coopérative, tout en étant transparente, permettra à tout un chacun d’avoir voix au chapitre : salariés, sociétaires mais aussi simples utilisateurs.
Une coopérative qui développe la mobilité partagé, inclusive, sociale et environnementale : trêve de Blabla, rendez-vous sur www.mobicoop.fr

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