mercredi 6 décembre 2017

Les véhicules électriques dans la transition écologique française ( par l'ECF et Fondation pour l'Homme et la Nature )

Un déploiement important de véhicules plug-in en France peut contribuer à réduire l'impact climatique des voitures tout en atteignant les ambitions de la loi française sur la transition énergétique. Véhicule connectés au réseau et deuxième vie des batteries peuvent accélérer le déploiement de sources d'énergie renouvelables (SER) et assurer une meilleure stabilité du réseau, selon un nouveau rapport lancé par l'ECF et Fondation pour l'Homme et la Naturele 6 Décembre  . Le projet a été mené sur 18 mois avec la contribution du secteur automobile français, des fournisseurs de batteries, des gestionnaires de réseau de transport et des ONG environnementales, et a été étayé par la modélisation énergétique de Carbon 4.
  • Le rapport technique est disponible en téléchargement ici (en français)
  • Le résumé du rapport est disponible  ici (en français)
L'équipe du projet a établi une base de données équilibrée sur la contribution des véhicules électriques à la décarbonisation des transports et à l'intégration des SER en France d'ici 2030. Le projet a également identifié les principaux leviers pour réduire les impacts environnementaux restants. , Potentiel d 'acidification, épuisement abiotique, potentiel d' eutrophisation, potentiel de formation photochimique de l 'ozone).
L'analyse montre aujourd'hui que le potentiel de réchauffement planétaire (PRG) d'un petit véhicule électrique à batterie (par exemple ZOE - 22 kWh) est 70% inférieur au PRG d'une petite voiture à essence. Le GWP d'un gros BEV est inférieur de 57% au GWP d'une grosse voiture diesel. En 2030, l'écart entre les véhicules à combustion interne et les véhicules électriques à batterie est réduit en raison de l'hybridation modérée des véhicules à moteur à combustion interne, mais les véhicules électriques à essence ont encore moins d'émissions pendant leur cycle de vie.
Le recyclage est un élément important pour réduire les impacts du cycle de vie des gros BEV et devrait être encouragé. En moyenne, une augmentation de 30% du taux de masse de recyclage des batteries entraîne une diminution de 14% du PRG global de l'EV.
Les BEV contribuent à l'intégration des énergies renouvelables. Dans le cas où l'infrastructure est en place, l'utilisation des services du véhicule par le réseau peut assurer la stabilisation du réseau, en particulier pendant les périodes de pointe. Le potentiel technique de V2G pour une journée hivernale moyenne de 1,3 million de véhicules (30% du stock estimé en 2030) est de 45 GWh. Environ 10% de ce potentiel pourrait couvrir l'ensemble des besoins en termes de réserve primaire entre 18h et 20h lors d'une journée d'hiver en France.
Lorsqu'une batterie perd le quart de sa capacité initiale, elle peut être remise à neuf et utilisée comme dispositif de stockage pour les SER. La batterie entre dans sa deuxième vie. Si toutes les batteries automobiles entrées sur le marché en 2020 sont utilisées pour le stockage RES en 2030, le potentiel technique annuel est de 8 TWh. Ce potentiel peut aller jusqu'à 37 TWh en 2040, à condition qu'il y ait suffisamment d'énergies renouvelables pour être stockées.



Pour Laurence Tubiana, Directrice générale de la European Climate Foundation,  « La décarbonation du transport est une condition absolue pour honorer les accords de Paris. Cette étude montre que les véhicules électriques peuvent être déployés tout en respectant nos objectifs climatiques et environnementaux. L’esprit collaboratif qui a prévalu pendant ce projet est ce dont nous avons besoin pour réaliser cette ambition. »
Pour Pascal Canfin, directeur de WWF France, « Pour réussir l’évolution vers un avenir 100% renouvelables, la transition des secteurs de la mobilité et de l’énergie doit être menée de concert. Sous certaines conditions, le développement du véhicule électrique peut se réaliser sans besoin particulier de recours à l’énergie nucléaire et représente une solution pour accélérer l’intégration des énergies renouvelables dans le mix électrique. C’est pourquoi le WWF France soutient son développement parmi un panel de modes de déplacement durables ».
Pour Lorelei Limousin, coordinatrice transport du Réseau Action Climat, « le développement de l’électromobilité présuppose un développement vers 100% d’énergie renouvelable et la baisse du nombre de véhicules en circulation au profit de mobilités partagées et du report modal vers d’autres modes de déplacements pour respecter les objectifs climatiques de neutralité carbone tout en protégeant l’environnement.»
Pour Karen Hollington, Corporate Communication Manager chez SAFT, « Les batteries jouent un rôle-clé dans le développement de la mobilité électrique. Leur recyclage permet de réduire l’empreinte environnementale des véhicules »
Pour Marie Chéron, chargé mobilité et transport à la Fondation Pour la Nature et l’Homme, « cette étude est révélatrice de l’ampleur des changements que nous avons à engager. Une voiture électrique n’est pas une voiture thermique, il faut la regarder autrement, changer les usages. Si la filière automobile est un des piliers de l’économie, le passage à l’électromobilité doit être le moteur d’une économie circulaire, responsable, en phase avec les besoins des gens ». 
Pour Joseph Beretta, Président de AVERE France, « Bien utilisé dans un mix « décarboné » pertinent, le véhicule électrique représente une véritable opportunité écologique pour la France. Dès aujourd’hui et plus encore demain, si le mix évolue dans le bon sens, rouler en véhicule électrifié est un engagement positif qu’il convient de soutenir. »
Pour Jean-Philippe Hermine, Directeur du Plan Environnement de Renault, « L’écosystème de la mobilité électrique pourra constituer un véritable levier d’accélération de la transition énergétique et des énergies renouvelables ».

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