samedi 21 juillet 2018

Présentation du futur projet de Loi d'Orientation sur les Mobilités

Nicolas Hulot, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire et Elisabeth Borne, ministre chargée des Transports, ont détaillé aujourd’hui les engagements de l’Etat en faveur de la mobilité propre et de la qualité de l’air. 
Pour accompagner les collectivités territoriales, la loi d’orientation sur les mobilités détaille des mesures permettant de changer de paradigme et de soutenir une mobilité du quotidien plus propre et plus solidaire.

Le déploiement des zones à faibles émissions (Z.F.E.): 

En complément du soutien de l’Etat au développement des transports en commun qui sera prolongé, la loi d’orientation des mobilités offrira donc aux collectivités plusieurs outils pour adapter aux spécificités locales leur politique en faveur des mobilités propres, avec une priorité donnée au déploiement des zones à faible émission.
En France, l’instauration d’une ZFE dans les 15 territoires les plus touchés par la pollution atmosphérique est un levier clé pour leur permettre de repasser rapidement sous les seuils définis au niveau européen. L'évaluation des impacts sur la qualité de l’air diffère d’une ZFE à une autre mais, selon les cas, des réductions de concentrations dans l’air de NO2 et PM10 jusqu’à 12 % et de 15% de PM2,5 peuvent être observées. Le Gouvernement a donc proposé, en priorité aux 15 territoires visés par le contentieux européen un engagement pour le déploiement des zones à faibles émissions. L'État a proposé qu'il soit signé le 8 octobre prochain, en invitant également les autres territoires volontaires à se joindre à la démarche.
A travers cet Engagement, les collectivités territoriales s’engagent à déployer d’ici fin 2020 de premières Zones à Faibles Émissions sur leur territoire. Elles s’engagent, avec l’État, à mobiliser l’ensemble des leviers permettant de faire du déploiement de ces zones un succès pour la qualité de vie et la santé de nos citoyens, tout en veillant à garantir aux habitants des conditions de mobilité satisfaisantes et aux entreprises un environnement économique compétitif.

Développer les mobilités actives et partagées: 
Répondre aux enjeux de la mobilité du quotidien, c’est par exemple reconsidérer la marche et le vélo comme de véritables solutions de mobilité active.
Pour tous les autres déplacements, le développement des mobilités partagées - autopartage, covoiturage ou plus largement toute forme de partage de trajet ou de véhicule - est crucial dès que cela est possible. 
En zones denses, elles contribuent à réduire la congestion routière, due principalement à l'autosolisme : en semaine, le taux d’occupation moyen des véhicules reste entre 1 et 1,1 personnes par véhicule pour les trajets domicile-travail. 
En zones peu denses, elles peuvent apporter des solutions palliant l'absence de service de transport régulier, recréer du lien social et intergénérationnel et constituer d'importantes sources d'économies pour les ménages. 
➤ POSSIBILITÉ POUR LES AUTORITÉS ORGANISATRICES DE LA MOBILITÉ D'ORGANISER UN SERVICE PUBLIC DE COVOITURAGE ou de soutenir financièrement les services de covoiturage privés.
➤ CAPACITÉ DONNÉE AUX COLLECTIVITÉS DE RÉSERVER DES PLACES DE STATIONNEMENT 
➤ EXPÉRIMENTATION DE VOIES RÉSERVÉES AUX VÉHICULES EN COVOITURAGE (transportant deux ou trois occupants au minimum), dès 2019. Ces voies pourraient être partagées avec les transports en commun, ou encore les véhicules à très faibles émissions. Des expérimentations sont déjà menées en Île-de-France sur les mécanismes de contrôle des futures voies réservées au covoiturage.
➤ MISE EN PLACE D'UNE PLATE-FORME NUMÉRIQUE DE PREUVES DE COVOITURAGE pour donner accès à des avantages : subventions publiques ou utilisation de places de stationnement par exemple. 
➤ LANCEMENT D’UN APPEL À PROGRAMMES DANS LE CADRE DES CERTIFICATS D’ÉCONOMIES D’ÉNERGIE permettant de développer des solutions de mobilité et de logistique économes en énergie : covoiturage, outils pour la mobilité vélo (dont des garages sécurisés), appui financier aux ménages les plus précaires pour leur faciliter une mobilité économe en énergie.
➤ ACTUALISATION DU LABEL AUTOPARTAGE, qui permet aux collectivités d’attribuer des avantages à ces véhicules, afin d’inclure les nouvelles possibilités techniques (autopartage sans abonnement ou sans station d’attache par exemple). 
 ENCADRER LE COTRANSPORTAGE DE COLIS, pour accompagner le développement de ce nouveau service, permettant à des particuliers de transporter le colis de quelqu’un d’autre lors d’un voyage. 
➤ PARTICIPATION DES EMPLOYEURS AU FRAIS DE COVOITURAGE (voir plus loin)

Se fixer des objectifs ambitieux de transition écologique des véhicules:
La loi d’orientation des mobilités mettra en œuvre les objectifs annoncés dans le cadre du plan climat, ambitieux mais nécessaires. Ils seront atteints si la mobilisation est au rendez-vous :
➤ FIN DE VENTE DES VOITURES NEUVES émettant des gaz à effet de serre en 2040 
➤ MULTIPLICATION PAR CINQ DES VENTES DE VÉHICULES ÉLECTRIQUES d'ici 2022 par rapport à 2017 
➤ MULTIPLICATION PAR QUINZE DES VENTES DE POIDS-LOURDS À FAIBLE ÉMISSION d’ici 2025 par rapport à 2017.  
➤ DÉFINITION DE TRAJECTOIRES DE TRANSITION DES FLOTTES MARITIMES ET FLUVIALE par type de flotte (flotte de commerce, de plaisance, de pêche, de l’État...) avec les filières.

Favoriser le développement des véhicules propres: Véhicules légers 
Aujourd’hui, les voitures électriques représentent moins de 2 % des véhicules vendus. La filière automobile s’est engagée dans le contrat de filière pour être acteur de la transition énergétique et écologique avec l’objectif de multiplier par 5, d’ici à 2022, les ventes de véhicules 100 % électriques. Un soutien fort de l’État est nécessaire pour atteindre ces objectifs. 
MAINTIEN DU DISPOSITIF DE BONUS-MALUS, pour favoriser l’achat de véhicules moins émetteurs et soutenir les ventes de voitures électriques (batterie et hydrogène) : Baisse du seuil de déclenchement du malus de 3 grammes de CO2 par kilomètre en 2019, puis poursuite de la baisse après le passage à la nouvelle norme WLTP. Maintien du bonus à un niveau élevé tout en intégrant progressivement les gains technologiques et d'usage. 
 DÉPLOIEMENT DE LA PRIME À LA CONVERSION afin d’aider à l'achat d'un véhicule neuf ou d'occasion en échange de la mise au rebut d'un ancien véhicule. 95 000 ménages en ont déjà bénéficié au premier semestre 2018, dont environ 70 % de ménages non imposables.
 DÉPLOIEMENT DES BORNES DE RECHARGE POUR LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES D’ICI 2022 : Augmentation de la prise en charge financière du raccordement des bornes de recharge au sein du budget des réseaux de distribution. Le taux de prise en charge passera de 40 % à 75 %. 
Simplification du « droit à la prise » pour les personnes physiques ou morales utilisant un parking intérieur ou extérieur dans les co-propriétés. Lors d'une construction neuve ou lors de rénovations importantes, obligation de pré-équiper les parkings pour faciliter l'installation de bornes de recharge. Installation de bornes de recharge électrique sur les autoroutes et les routes nationales, en sécurisant la contractualisation entre les gestionnaires d’infrastructures et les opérateurs de bornes de recharge. 
Financement de bornes de recharge privées ouvertes au public grâce au dispositif des certificats d’économies d’énergie. 
Plusieurs programmes, en particulier le programme Advenir permettent l'installation de plus de 12 000 points de recharge supplémentaires. Travaux en cours de finalisation pour l'harmonisation des règles de sécurité et l'accélération de l’instruction de la conversion des infrastructures à la recharge pour les bus électriques. 
 ACQUISITION DE VÉHICULES “PROPRES” PAR LES POUVOIRS PUBLICS : La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) porte des obligations minimales d’achats publics de véhicules à faible émission pour l'État (au moins 50 %) pour les collectivités territoriales (au moins 20 %) et les opérateurs de services publics de transport routier de voyageurs (seuils différenciés). La LOM mettra en place un dispositif de transparence sur l’application du dispositif pour l’ensemble des acteurs. 
Pour l’État, deux indicateurs, dans le cadre du dispositif interministériel “Administration exemplaire”, permettent le suivi du développement des véhicules propres : la proportion de véhicules propres acquis ou utilisés lors du renouvellement du parc (certains ministères atteignent 30 %) ainsi que la proportion de véhicules électriques ou hybrides acquis ou utilisés lors du renouvellement du parc. Le dispositif sera réactualisé et renforcé d'ici fin 2018. 
Des travaux sont initiés sur les modalités pratiques d’acquisition des véhicules électriques d’occasion par l’État.
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 AMORCER LE DÉVELOPPEMENT DE L'HYDROGÈNE COMME OUTIL D'UNE MOBILITÉ DÉCARBONÉE Déployer des écosystèmes territoriaux de mobilité hydrogène, qui complètent les solutions reposant sur une électrification « tout batterie », notamment pour les usages nécessitant des temps de rechargement rapides, des grands rayons d’action ainsi que pour les transports lourds : - l’introduction de 5000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds (bus, camions, TER, bateaux) ainsi que la construction de 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement à horizon 2023 - de 20 000 à 50 000 véhicules utilitaires légers, 800 à 2 000 véhicules lourds et 400 à 1 000 stations à l’horizon 2028 Le Programme d’investissement d’avenir soutiendra notamment, au travers d'appels à projets existants ou d'un appel à manifestation d'intérêt dédié à l’hydrogène, le développement de véhicules français lourds/de grande autonomie à hydrogène (camions, bus, bateaux, trains...), de la chaîne de composants associés, et de systèmes compétitifs de production et de stockage d'hydrogène décarboné et durable parution dès juillet 2018 d'un arrêté ministériel qui définit la réglementation applicable aux installations d'hydrogène dans les stations service, en mariant sécurité, lisibilité de la règle, capacité à intégrer l'hydrogène dans les stations-service classiques. 
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Inciter à une mobilité plus propre au travail: 
Les trajets professionnels et les trajets domicile travail représentent 30 % des déplacements en France et sont des sources régulières de stress pour beaucoup de Français résidant dans des centres urbains congestionnés et de coûts pour ceux des zones peu denses. La loi mobilités s’appuiera donc fortement sur les entreprises et leurs salariés pour favoriser des mobilités plus propres. 
 RENFORCEMENT DES PLANS DE MOBILITÉ EMPLOYEURS, ayant pour objectifs de faciliter les déplacements professionnels ou domicile travail des salariés, et d’inciter à des comportements vertueux. 
 MISE EN PLACE PAR LES AUTORITÉS ORGANISATRICES DES MOBILITÉS DE « COMITÉS DES PARTENAIRES » au sein desquels elles devront consulter les entreprises et les représentants d’usagers avant toute évolution importante de leur politique de mobilité.  
 REMBOURSEMENT DES FRAIS DE DÉPLACEMENT DOMICILE-TRAVAIL : la loi mobilités a pour ambition de renforcer les dispositifs existants. Aujourd’hui obligatoires pour les transports en commun et facultatif pour les déplacements en vélo, ils doivent être étendus au covoiturage et facilités pour être diffusés plus largement dans les entreprises.
 FACILITATION DE LA RECHARGE DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES DANS LES ENTREPRISES, la recharge électrique fournie à titre gratuit par une entreprise à ses salariés ne sera plus considérée comme un avantage en nature et donc non fiscalisée. 

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