vendredi 11 août 2023

IL FAUDRA BIENTÔT ARRÊTER DE DIRE « ZÉRO ÉMISSION » !

Dans cet article, "AutoPlus" reprend à son compte la proposition d'une commission australienne visant à interdire le terme de “zéro émission” aux constructeurs automobiles dans leur campagne de promotion de leurs véhicules électriques et tente, par ailleurs, d'orienter négativement pour le VE la réflexion sur la mise en place d'un "ECO SCORE" pour les voitures neuves.

Des raccourcis de language bien utiles ?  

Pourquoi interdire aux seuls constructeurs alors que depuis des années les communicants de tous ordres ont adopté ce raccourci ( par flemme ? ou par intérêt ? ) qui génère des amalgames et détourne la réflexion du contenu réel des termes utilisés.  
Un autre exemple bien connu est celui de " LA CROISSANCE " réclamée à cor et à cri par les productivistes alors qu'elle concerne la croissance du produit intérieur brut (PIB) dont on sait que le contenu renferme des productions néfastes au bien-être de la planète, de l'humanité et des individus volontairement occultées au bénéfice d'un bilan très contestable, sans être adepte de la décroissance .  
Il est par contre utile de rappeler que "L'objectif de parvenir à un niveau zéro d'émission nette de gaz à effet de serre à l'horizon 2050" a été adopté le 14 mars 2019 par le Parlement européen" et que l'ONU  tout en constatant l'insuffisance des mesures prises par les Etats dit que « Zéro émission nette » signifie simplement que les émissions de gaz à effet de serre sont réduites à un niveau aussi proche que possible de zéro.

Zéro émission nette, une formule pas très nette !

Comment en effet prétendre faire baisser les émissions de gaz à effet de serre par un bilan qui permet de les compenser, en partie, par un recyclage du CO² et s'étonner que ces émissions continue de croître catastrophiquement ? 
Dernier exemple en date, la production de e-fuels -réclamée à l'UE par les constructeurs allemands en échange de leur accord pour la fin des moteurs thermiques en 2035 - qui permettrait de fabriquer des e-fuels en combinant de l'H² au CO². 

Problèmes ! 
  • ces carburants, une fois brulés dans les moteurs, restituent, à minima, au moins la même quantité de CO² qu'ils sont censé recycler.
  • la fabrication par électrolyse et l'utilisation de l'hydrogène pour alimenter un moteur est 3 à 4 fois plus énergivore que pour un VE à batterie
Donc, oui, nous sommes d'accord avec l'auteur que "dire qu’un véhicule électrique est une voiture “zéro émission” est mensonger" si l'on n'explicite pas zéro émission de GES

NON les voitures électriques n'émettent pas plus de poussières de frein que les autres ! 

Dans ce même article quelques lignes plus bas l'auteur affirme :
"Pour commencer, le terme “zéro émission” n’est, en vérité, pas très factuel. Quand une voiture électrique roule, certes, elle n’émet aucune émission de CO2. Cependant, elle rejette malgré tout d’autres types d’émissions. Nous pouvons citer par exemple la poussière de frein que le véhicule dégage à chaque phase de freinage. 
De plus, ce phénomène est amplifié sur une voiture électrique. Dans la majorité des cas, un véhicule électrique est plus lourd qu’une thermique. Cela signifie qu’il faut solliciter davantage le disque de frein et les plaquettes lors des phases de freinage. Un phénomène qui augmente donc la quantité de poussière de freins émit."
Or il est de notoriété publique que, justement, du fait de la bienfaitrice régénération électrique par le recours au frein moteur les VE usent beaucoup moins les plaquettes de frein et donc rejettent moins de leur poussières à contrario des véhicules hybrides rechargeables.

Les VE ont moins à craindre que d'autres de la mise en place d'un ECO SCORE objectif ! 

Nous aurons  l'occasion de revenir en détail sur ce projet de mise en place de l'ECO SCORE justifé par les arguments suivants : 
"Le bonus écologique pour l’acquisition d’un véhicule électrique neuf ne prend actuellement en compte qu’un seul critère environnemental : ses émissions de gaz à effet de serre à l’usage. Or, une telle approche ne permet pas de soutenir les véhicules les plus vertueux sur le plan environnemental, puisqu’elle fait abstraction, notamment, des émissions liées aux étapes du cycle de vie d’un véhicule précédant son utilisation sur route."
    On ne saurait en effet mettre en place un tel dispositif sans prendre en compte le bilan global de la vie de tous les véhicules durant toute leur vie y compris dans leur contribution au bilan énergétique et à la fourniture de matière première par les apports de leur recyclage. 

JC LE MAIRE

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